La réforme de la caisse de compensation est en lancée au Maroc. Le gouvernement, dirigé par les islamistes du PJD, a annoncé avoir achevé l'élaboration d'une plateforme technique à cet effet. Le projet fera l'objet d'un marge débat public avant son application. Le budget de la caisse de compensation grèvent d'année en année les finances publiques. En 2012, le montant total décaissé a atteint les 55 milliards de dirhams, près de cinq milliards d'euros.
Le ministre marocain chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Najib Boulif, a déclaré que la réforme de la caisse de compensation ''se fera graduellement et de manière complémentaire''. Intervenant devant les représentants des groupes de la majorité à la chambre basse du parlement marocain, M. Boulif a précisé que la réforme de cette caisse n'affectera pas les couches sociales défavorisées.
Au cours d'une journée parlementaire sur "le régime de compensation et l'inéluctabilité de la réforme", M. Boulif a affirmé que ce chantier ''vise à maintenir un coût déterminé des produits de base, à préserver le pouvoir d'achat des couches sociales les plus vulnérables et la compétitivité des entreprises nationales''. Un discours destiné à rassurer, car sur le terrain social, la réforme signifie traditionnellement des coupes dans les budgets sociaux, que le gouvernement marocain s'apprête à mettre en place.
Le ministre de l'Economie et des finances, M. Nizar Baraka, a ainsi déclaré que cette réforme est ''urgente". Il a estimé que ''la situation actuelle constitue une menace pour l'indépendance économique du Maroc", précisant que ces réformes sont imposées par la hausse des subventions à hauteur de 6,6 % du PIB en 2012, et l'augmentation continue des prix des carburants, de la farine et du sucre. ''Toute réforme dans ce domaine doit prendre en considération le côté social et la promotion de la compétitive des entreprises marocaines'', a-t-il dit.
Réduction progressive du soutien des produits de base, mise en place d'un programme en faveur des familles nécessiteuses et des mesures d'accompagnement des secteurs susceptibles d'être affectés par la hausse des prix, constituent les principales actions prévues pour la réforme de la caisse de compensation. ''La réussite de la réforme (de la Caisse) est de nature à soutenir l'économie solidaire'', a affirmé M. Nizar Baraka.
Les députés réclament un débat national
Les députés, ceux de l'opposition comme ceux de la majorité, ont, de leur côté, souligné la nécessité d'un débat national sur la réforme de la caisse de compensation, qui profite autant aux riches qu'aux pauvres, selon des économistes. En 2012, la caisse de compensation a transféré 55 milliards de dirhams (cinq milliards d'euros), enregistrant un déficit d'un peu moins de dix milliards de dirhams (un milliard d'euros).
Pour 2013, le budget consacré aux subventions va s'établir à 45,9 mds de DH, contre 46,5 mds en 2012. La charge prévisionnelle de compensation au titre de l'année 2013 fluctuerait entre 45,9 et 49,3 mds de DH, et la facture pourrait augmenter, selon l'évolution des prix des produits subventionnés. Et, si rien n'est fait pour limiter le poids de la compensation sur le budget de l'état, la charge prévisionnelle pourrait atteindre plus de 200 mds de DH durant les trois prochaines années, contre près de 123 mds pendant la période 2009-2011. Des niveaux de dépenses pratiquement intolérables pour le budget de l'état, et des arbitrages difficiles en perspective pour le gouvernement islamiste de M. Abdelilah Benkirane.
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Posté Le : 06/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merouane Korso
Source : www.maghrebemergent.info