Algérie

Le gouvernement marocain Benkirane II mis à l'épreuve par les syndicats



Le gouvernement marocain Benkirane II mis à l'épreuve par les syndicats
Le coup de semonce donné quelques jours avant l'Aid El Adha par les centrales syndicales, mécontentes de l'absence de dialogue avec le gouvernement sur fond de détérioration des conditions sociales des travailleurs, est un sérieux test pour le nouvel exécutif.Ne voyant rien venir depuis la fin septembre, au cours duquel ils s'attendaient à un round social pour préparer la rentrée, les cinq syndicats marocains (UGTM, FDT, CDT, ODT, et UMT) brandissent à l'unisson l'arme de la grève pour faire avancer leurs revendications. Celles-ci portent sur la refonte globale des statuts de la fonction publique et des collectivités locales, l'application du SMIG à 3.000 dirhams net par mois (un dollar équivaut à 8 DH) et la réforme du système de retraite pour une unification de caisses et de traitement.
Plus que jamais décidés à faire aboutir leurs revendications, après le ''flop'' du mois d'avril dernier lorsque Benkirane avait annulé sine die la réunion, les syndicats marocains, de gauche et de l'extrême gauche, auxquels s'est joint celui proche des milieux islamistes, l'UNTM, estiment, selon la presse locale, que le gouvernement n'a pas honoré ses engagements contenus dans l'accord du 1er août 1996 signé avec le patronat et les syndicats les plus représentatifs.
Bilan morose
Pour le gouvernement Benkirane II, la montée au front des syndicats constitue la première grande épreuve d'une rentrée sociale passée inaperçue. Les solutions, avec un rétrécissement des perspectives économiques et financières, ne sont pas nombreuses, hormis une réforme urgente du régime des caisses de retraite et de la caisse de compensation des prix des produits subventionnés, comme cela a été demandé par le Fonds monétaire international (FMI). Acculé par une décroissance qui a vite fait de rattraper les objectifs de la loi de finances 2013, le gouvernement marocain a été amené à prendre plusieurs mesures impopulaires, dont une hausse des prix des carburants, notamment pour réduire le déficit budgétaire, ainsi que des réductions drastiques dans les budgets des ministères, dont les investissements.
Le bilan morose dressé par le gouvernement pour 2012, avec une modeste croissance de 2,7% et un déficit budgétaire énorme de 7,1% impacte déjà les grandes tendances de l'économie marocaine pour 2013. L'arrivée au gouvernement des technocrates du RNI, dont les têtes de file ont pris les ministères de l'économie et des finances et de la gouvernance générale, devrait proposer des solutions urgentes pour calmer le front social. La baisse des prix à la pompe, annoncée par le ministère de la gouvernance et qui est entrée en vigueur, mercredi, est déjà un signal fort en direction des syndicats.


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