Algérie

LE GOUVERNEMENT LIBYEN PRIS AU DEPOURVU Les Occidentaux quittent Benghazi



La décision du gouvernement britannique de rappeler ses ressortissants installés à Benghazi a provoqué un vent de panique en Libye. Plusieurs pays occidentaux ont suivi la voie de Londres.
Une note du Foreign Office a créé une situation de crise en Libye. Jeudi, le département britannique des affaires étrangères recommandait à ses ressortissants installés à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, de quitter la ville. «Nous sommes au courant d'une menace imminente pour les Occidentaux à Benghazi. Nous vous conseillons d'éviter tout voyage à Benghazi et nous exhortons tous les ressortissants britanniques qui sont là de partir immédiatement», précise cette note diffusée via le portail internet du département des affaires étrangères. Le Foreign Office ne donnera aucune précision sur l'origine ni la nature de cette «menace imminente». Un conseil qui sera suivi immédiatement par d'autres Etats occidentaux, notamment l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Australie. Pourtant, certains pays n'ont pas caché leur étonnement. C'est le cas de la France qui, par la voix de son consul honoraire à Benghazi, a avoué «se poser des questions». «Ils (les Britanniques) ont affolé tout le monde», a déclaré Jean Dufriche à des médias français. Selon lui, tout serait parti d'une «rumeur» propagée «par des islamistes radicaux». Vendredi, le ministère français des Affaires étrangères mettait en ligne l'alerte suivante : «En raison de la persistance des tensions sécuritaires liées à la situation régionale ainsi que des rumeurs faisant état de menaces visant les ressortissants des pays occidentaux, il convient de s'abstenir temporairement, dans toute la mesure du possible, de se rendre en Cyrénaïque.» Paris s'est donc aligné sur Londres et a ordonné à la quarantaine de Français vivant à Benghazi de quitter la Cyrénaïque. Mais cette situation a provoqué l'incompréhension mais surtout l'ire des autorités libyennes. Le vice-ministre libyen de l'Intérieur chargé de la sécurité a déclaré avoir saisi officiellement l'ambassade de Grande-Bretagne à Tripoli pour obtenir des explications. En vain. «Aucune réponse n'est parvenue au département de l'intérieur libyen», a reconnu Omar Al- Khadraoui. «Si la Grande-Bretagne a peur pour ses ressortissants (...), elle pouvait les retirer tranquillement sans causer toute cette agitation», a précisé pour sa part le second vice-ministre de l'Intérieur libyen, Abdallah Massoud. Pour lui, «rien ne justifiait cette réaction ». De son côté, le Premier ministre, Ali Zeidan, a mis en avant le dispositif mis en place par les services libyens pour assurer la protection des ressortissants occidentaux. «Il y a eu exagération de la part de certains pays. Ils ont pris des mesures et nous pouvons le comprendre. Mais la réalité est que ces personnes de nationalité étrangère vivent très pacifiquement en Libye et qu'il y a des mesures de sécurité pour les protéger. » Rappelons que le 11 septembre 2012, l'ambassadeur des Etats-Unis à Tripoli ainsi que trois fonctionnaires américains avaient été tués lors d'une attaque terroriste contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi.


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