Algérie

Le gouvernement libanais impuissant



Le gouvernement libanais impuissant
Le gouvernement libanais se montre impuissant à endiguer la crise des ordures en dépit de la pression des militants de la société civile, bien décidés à amplifier leur mouvement anticorruption.Mardi, des dizaines de jeunes militants ont occupé pendant près de huit heures les locaux du ministère de l'Environnement au coeur de Beyrouth pour réclamer la démission du ministre Mohammed Machnouk, une escalade inédite depuis le début d'une vaste mobilisation il y a près de deux semaines.Les manifestations qui agitent la capitale depuis illustrent le ras-le-bol de la population face à la corruption, au délabrement des services publics 25 ans après la fin de la guerre civile et à la paralysie des institutions politiques. Signe de ce blocage, exacerbé depuis plus de quatre ans par le conflit en Syrie voisine, une nouvelle session parlementaire consacrée à l'élection d'un président de la République - poste vacant depuis plus d'un an - prévue hier a été reportée au 30 septembre. Au lendemain d'une journée mouvementée durant laquelle les militants ont été évacués de force par la police, attisant encore plus la colère de la rue, les organisateurs des campagnes citoyennes se sont dits déterminés à aller de l'avant. «Toutes les options sont ouvertes», a affirmé hier Assaad Thebian, un des organisateurs de «Vous puez», principal collectif derrière la mobilisation. Il a précisé que «des initiatives seront annoncées en soirée». Par ailleurs, «on va appeler toutes les régions libanaises à se mobiliser», a-t-il souligné. Un autre collectif citoyen, baptisé «Nous demandons des comptes», a appelé à un rassemblement sur la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, en fin de journée, «pour souligner le refus de l'oppression du pouvoir et renouveler l'appel à demander des comptes à une classe politique corrompue».Selon M.Thebian, «le gouvernement persiste à vouloir ignorer les revendications des Libanais» et «les dirigeants sont dans un état de banqueroute politique, incapables de prendre des décisions». «Nous n'avons pas pu forcer le ministre à la démission, mais nous l'avons obligé à une permanence de huit heures dans son bureau, ce qui est rarement le cas pour lui», a-t-il ironisé, en référence à l'occupation mardi du ministère de l'Environnement. Avec cette occupation, «nous avons haussé d'un cran le mouvement», a poursuivi le militant. A Beyrouth, des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises autour du ministère de l'Intérieur, où le ministre Nouhad Machnouk devait tenir une conférence de presse dans l'après-midi. En plus de la démission du ministre de l'Environnement, les militants réclament une solution durable au problème des ordures qui dure depuis un mois et demi, les déchets s'accumulant dans les rues de Beyrouth et de ses environs depuis la fermeture de la principale décharge du pays.Et les revendications se sont élargies, les militants réclamant désormais la tenue de législatives, dans un pays où aucune élection n'a été organisée depuis 2009, le Parlement ayant prorogé à deux reprises son propre mandat. Hier, la presse soulignait l'ampleur de la mobilisation et la persévérance des manifestants, qui, un fait rare au Liban, ne répondent pas à l'appel d'homme politiques ou de leaders religieux. Le mouvement «a prouvé qu'il n'était pas une tempête dans un verre d'eau ou une révolution d'un week-end (...) c'est un processus continu qui se renouvelle et toutes les tentatives de le contenir ou de porter atteinte à son image seront inutiles», écrit le quotidien As-Safir. Mais certains experts mettent en garde contre la multiplication des revendications, qui pourrait à terme affaiblir le mouvement.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)