Algérie

Le gouvernement l’adopte la veille de la rentrée scolaire



Un statut des enseignants pour avoir la paix Le Conseil du gouvernement a adopté, jeudi dernier, le statut particulier des enseignants. Le choix du timing n’est pas fortuit: la veille de la rentrée scolaire. Comme s’il s’agissait de la part du Gouvernement d’envoyer un signal fort en direction de la famille de l’Education, dont les représentants syndicaux (autonomes, surtout) ont menacé dans un récent communiqué de reprendre la protestation, juste après le Ramadan. Ce sont, donc, pas moins de 700.000 enseignants, le gros de la fonction publique, qui sont directement touchés par ces dispositions. Ces dernières sont le résultat d’une longue lutte des enseignants, engagée surtout par les syndicats autonomes dans la foulée de l’ouverture politico-syndicale. Du point de vue des autorités, c’est une victoire, une avancée, après des années de lutte, amorcée au lendemain de l’ouverture syndicale. Ce document, au-delà de l’aspect financier qui sera important, est surtout une somme de dispositions qui régissent l’évolution des carrières des enseignants. Evidemment, ce statut est loin d’être une panacée universelle pour les problèmes de l’enseignant algérien. En témoigne, d’ailleurs, la réaction immédiate de Méziane Meriane, le premier responsable du SNAPEST dont le propos est loin de l’enthousiasme de Benbouzid. «C’est une manœuvre politique», commente-t-il. «Ce n’est pas un geste d’apaisement de la part du gouvernement, c’est le fruit de notre lutte syndicale. Signalons que ce statut particulier était prêt depuis le mois de juillet, il a fallu attendre la rentrée scolaire pour le promulguer». Pour notre interlocuteur, ce statut n’apporte pas de réponse au volet social de la revendication des enseignants. «Nous restons toujours pessimistes concernant nos rémunérations car les choses ne se sont pas faites dans l’ordre. Comment le gouvernement a pu promulguer une grille de salaire avant l’élaboration du statut particulier? Combien de temps devrons-nous attendre pour la revalorisation du régime indemnitaire? Cela va sûrement coïncider avec le début de la campagne électorale!», dit-il avec un brin d’humour pour souligner le lien qui existe toujours entre le politique et les gestes dont l’apparence est désintéressée. Méziane Meriane ne ménage pas, non plus, ses critiques contre la démarche de Benbouzid qu’il accuse d’avoir ignoré les syndicats autonomes dans l’élaboration de ce statut qui serait, selon sa version, le fruit d’une collaboration entre l’UGTA et les fonctionnaires du ministère. C’est la raison pour laquelle, les syndicats autonomes, loin de renoncer à toute action revendicative, maintiennent la pression. «Notre calendrier syndical est déjà arrêté. Rien ne peut démobiliser notre lutte mis à part la satisfaction de toutes nos revendications, notamment la reconnaissance des syndicats autonomes comme réel partenaire social», menace-t-il. Evidemment le ministre de l’Education continue d’appeler au dialogue même s’il a fait cavalier seul pour la mise en œuvre du statut. A ce propos, le ministre de l’Education nationale a appelé au dialogue avec les syndicats autonomes. Le premier rendez-vous aura lieu, ainsi, ce lundi à 10h00 avec le premier responsable du SNAPEST afin de discuter des problèmes de cette rentrée scolaire.   H. Senouci


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