Algérie

Le gouvernement impuissant



Le gouvernement semble impuissant à prendre des mesures claires pour satisfaire les exigences des boulangers et, en même temps, préserver le pouvoir d'achat des ménages. Les boulangers ont demandé, à maintes reprises, aux gouvernements successifs une révision du prix du pain de manière à leur permettre de rentrer dans leurs frais. Leur appel est cependant resté sans réponse, la promesse faite par les pouvoirs publics est restée au stade des mots, de l'intention.Ainsi, ne voyant rien venir, ils se sont vus contraints d'adopter des formules "compensatoires", se laissant, en fait, aller à des pratiques à la limite de la légalité en proposant, par exemple, du pain à base de semoule enrichie d'améliorants à des prix excessifs variant entre 25 et 50 DA la baguette. Les consommateurs à la bourse pleine en achètent, les moins lotis s'en abstiennent. Le gouvernement feint de ne rien voir. Mais jusqu'à quand sera-t-il possible de remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à apurer ce dossier qui est pendant depuis plusieurs années ' L'actuel Exécutif semble ne pas le savoir et les boulangers non plus. Peut-être que l'augmentation du prix du pain à 15 DA décidée il y a trois jours et de manière unilatérale par certains boulangers dans plusieurs wilayas du pays, apporterait la solution ' Dans une première réaction jugée positive, le ministre du Commerce, Mohammed Benmeradi, tout en estimant illégal la hausse de prix, a affirmé que le gouvernement va discuter de ce dossier et dégager des solutions consensuelles et pérennes. Il a repris à son compte une "vieille" proposition consistant à mettre à la disposition des boulangers une farine spéciale, en ce sens qu'elle ne servirait qu'à la fabrication du pain. Cette farine, dont on parle depuis trois ans, joue l'Arlésienne ; elle n'est jamais passée dans les fours. Panifiable, elle ne peut donc être utilisée dans la confection des pâtisseries et autres friandises.
Composée de 70% de blé tendre importé et de 30% de blé dur local, elle présente toutefois un inconvénient : elle coûterait plus cher que la farine ordinaire. C'est là toute la question des limites de la solution formulée "à chaud" par le ministre du Commerce. Aussi, les discussions à venir vont être entreprises autour de la moyenne du prix d'une baguette de pain préparée à base de farine mixte et le prix de la farine proposée au boulanger. L'utilisation d'une farine mixte serait, selon des professionnels, de nature à régler définitivement le problème posé par les boulangers et, ainsi, de garantir la disponibilité du pain en permanence et partout dans le pays. Les boulangers, au-delà des organisations qui les représentent, semblent déterminés à faire aboutir leurs revendications a fortiori dans un contexte de crise où le prix des ingrédients entrant dans la fabrication du pain aura fortement augmenté. Il y a eu une hausse du prix de la levure et de l'améliorant de 30%. Cela aura entraîné une réduction de la marge bénéficiaire des boulangers. L'idée est de fixer les prix de manière à garantir une marge de 15 à 20% sans toucher au pouvoir d'achat des consommateurs. Les boulangers demandent, par ailleurs, le relèvement de leur marge bénéficiaire en réduisant notamment le prix de la farine subventionnée qu'ils payent 1 500 DA, voire plus de 2 000 DA le quintal.
Youcef Salami


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