Algérie

Le gouvernement français obtient l'annulation du transfert d'un centre d'appel au Maroc


Le gouvernement français obtient l'annulation du transfert d'un centre d'appel au Maroc
La croisade déclenchée depuis plusieurs mois par le ministre français du Redressement productif Arnaud Montebourg contre les délocalisations des ''hotlines'' au Maghreb se poursuit. Le ministre français a marqué un point en entravant l'installation au Maroc du centre d'appel du Stif (Syndicat des transports d'île de France).
La nouvelle n'est pas rassurante pour le Maroc, ni en général pour l'offshoring au Maghreb et dans certains pays africains francophones: le ministre du Redressement productif français a fini par gagner, sans convaincre, sa bataille contre le Président du Conseil régional d'île de France, Jean Paul Huchon. Celui-ci a lancé un appel d'Offres tout à fait régulier et permis par la législation européenne, pour un centre d'appel du Syndicat des transports d'île de France (Stif), qui l'a ensuite attribué à un prestataire privé, ''B2S'' dont les projets étaient de délocaliser le centre d'appel au Maroc, où les salaires des opérateurs sont bas. Une décision qui allait provoquer en fait une véritable levée de boucliers côté gouvernement. Elle a même donné lieu à une intrusion directe du président François Hollande au moment où le dossier des délocalisations, avec la suppression de milliers d'emplois chez Peugeot PSA, devenait brûlant pour les socialistes. Selon Les Echos, l'appel d'Offres du Stif n'a pas été reconsidéré. Le Président de la Région Ile de France, lui-même socialiste, a préféré ne pas faire trop de vagues, même s'il n'a pas l'intention de revoir le marché du centre d'appel. Il a juste abdiqué devant les insistances du gouvernement: si le marché du centre d'appel sera attribué à ''B2S'', l'entreprise ''a promis de privilégier les emplois basés en France, à Gennevilliers, et non au Maroc'', écrit Les Echos.
Coup dur
Un coup dur pour le Maroc, qui escomptait augmenter le nombre des ''hotlines'' installés dans le pays. Et, surtout, une réelle menace pour l'offshoring qui emploie directement plus de 40.000 travailleurs marocains, notamment à Casablanca et Rabat. Selon Arnaud Montebourg, ''pour 10.000 emplois relocalisés sur le territoire, cela coûterait en moyenne par forfait et par mois une vingtaine de centimes de plus pour les consommateurs". Avec la ministre déléguée à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, il avait demandé au mois de juillet dernier aux opérateurs télécoms français de ''rapatrier en France'' une partie de leurs centres d'appel délocalisés au Maghreb et au Sénégal. Les télécoms sont "un secteur performant (...) Il est inacceptable que dans un secteur sans concurrence internationale, on se retrouve avec des destructions d'emplois", a souligné M. Montebourg. Lors de sa visite de travail au Maroc au mois de juillet dernier, la question des ''Hotlines'' a été abordée avec ses interlocuteurs marocains. L'entêtement de Montebourg à rapatrier le plus possible de centres d'appels français installés dans des pays maghrébins et bloquer ceux en cours de délocalisation est une menace réelle contre les grands projets d'offshoring au Maroc et l'emploi en Tunisie, en proie à un chômage chronique. Eric Dalian, président de l'Association française de la relation client (AFRC) a souligné dans un entretien à la revue ''Usine Nouvelle'' qu'il n'est pas « certain que forcer les opérateurs télécoms à rapatrier leurs centres d'appels en France soit pleinement conforme avec les règles européennes sur la concurrence''. Le maintien des emplois en France de 'B2S'' est ''un coup de semonce pour l'offshoring marocain'', estime le quotidien de l'USFP « Libération ».
Tweet
Partager
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)