Algérie

Le gouvernement français "assouplit" l'accès au travail des Roms, reste ferme sur les camps



Le gouvernement français a annoncé mercredi un "assouplissement des contraintes » liées à l'accès des Roms au travail, tout en affirmant demeurer ferme sur le démantèlement des camps jugés illégaux et que les décisions de justice continueraient d'être appliquées.
Selon un membre du gouvernement, une des mesures prises à l'issue d'une rencontre interministérielle présidée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, prévoit de "faciliter l'insertion par le travail, en élargissant et assouplissant très largement les contraintes qui pèsent aujourd'hui sur les populations Roms qui souhaitent travailler".
Il a été également décidé la suppression de la taxe "due par les employeurs de ces personnes" à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) et l'élargissement "de manière très importante » de la liste des métiers "auxquels ils (les Roms) peuvent avoir accès".
Dans ce cadre, Matignon précise que "le gouvernement examinera, après discussions avec les Etats concernés (Roumanie, Bulgarie, ndlr), l'hypothèse d'une levée anticipée des mesures transitoires qui restreignent l'accès de Roms au marché du travail français, par rapport aux autres ressortissants communautaires".
Ces mesures doivent s'appliquer jusqu'à fin 2013.
Le gouvernement a, cependant, prévenu qu'il restera ferme quant à l'évacuation des campements "illégaux », assurant que ces campements continueront à être démantelés dès lors qu'il y a "une décision de justice". Il souligne que "ces opérations sont pleinement légitimes, dès lors qu'elles interviennent en application d'une décision de justice ou pour mettre fin à une situation de danger ou de risque sanitaire immédiat".
En prenant de telles décisions, l'exécutif semble vouloir se plier aux exigences de la Commission européenne en matière d'emploi, dont notamment la levée des mesures limitant l'accès des Roms au marché du travail.
Les ressortissants roumains et bulgares, nationalités de la majorité des Roms dont des camps jugés illégaux sont évacués ces derniers jours par la police en France, sont soumis à des "mesures transitoires » qui leur rendent très difficile l'accès au marché du travail dans huit pays de l'UE, dont la France.
Ces mesures transitoires obligent l'employeur qui veut embaucher pour plus d'un an un Rom bulgare ou roumain, à payer au minimum 713 euros de taxe à l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) pour proposer un emploi dans une liste limitée à 150 métiers définis par le gouvernement français, et soumis ensuite à autorisation préfectorale.
Des évacuations, depuis début août, de campements Roms successivement à Lyon, Paris, Lille et Marseille, avaient suscité de vives réactions de la part de collectifs de défenseurs des droits humains qui se sont dits inquiets du devenir de ces minorités. Le Collectif national droits de l'Homme (CNFH) Romeurope avait demandé au premier ministre Jean-Marc Ayrault à le rencontrer "dans les meilleurs délais" pour discuter du démantèlement des campements illégaux de Roms.


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