Algérie

Le gouvernement fait marche arrière


La menace de grève des hospitalo-universitaires semble avoir convaincu l'Exécutif de faire machine arrière en cédant sur un article de la loi sur la santé très contesté.Le projet de loi sanitaire qui avait donné lieu, la semaine passée, à des débats houleux à l'Assemblée nationale, sera soumis demain, lundi, au vote en plénière. Le projet du Pr Hasbellaoui, qualifié déjà de controversé, risque d'enflammer encore les débats vu le nombre de projets d'amendement rejetés par la commission de la santé à l'APN. Les membres de la structure parlementaire que préside le Dr Mohamed Bouabdellah ont rejeté pas moins de quarante-deux propositions sur les soixante-treize projets d'amendement recensés et enregistrés par le bureau de l'Assemblée lors des débats en plénière.
Les auteurs de ces suggestions rejetées en commission tenteront, comme le veut la procédure parlementaire, de défendre leurs projets devant la plénière. Ces recommandations de révision du texte du gouvernement auront-elles des chances d'aboutir devant un auditoire composé en majorité des députés de la coalition gouvernementale (FLN/RND) ' "Neuf autres suggestions ont été finalement retirées par leurs auteurs", précisera le député de la majorité FLN. Interrogé sur la teneur des 22 dispositions d'amendement approuvées par les 33 membres de la commission, le Dr Bouabdellah indiquera que les modifications apportées au texte de loi de Hasbellaoui renforcent principalement les acquis liés à l'apport du secteur public au système national de santé. "Ces articles modifiés renforcent la présence du public dans la santé." Qu'en est-il de la disposition 173 du projet de Hasbellaoui qui interdit expressément l'activité complémentaire pour les professeurs en médecine ' Sans détour, notre interlocuteur précisera que la fameuse disposition a été finalement abrogée par la commission. "Le ministre a fini par accepter la levée de l'interdiction de l'activité complémentaire aux professeurs. Pour justifier sa nouvelle position, le représentant du gouvernement mettra en avant une disposition de la Fonction publique qui autorise ou qui donne la chance d'exercer une activité complémentaire." La machine arrière du gouvernement par rapport à l'article 173 obéit-elle à une stratégie de nature à contenir le débrayage annoncé à partir d'aujourd'hui par les enseignants hospitalo-universitaires ' Selon des sources parlementaires, un compromis aurait été trouvé avec les maîtres assistants et les professeurs de médecine pour annuler leur débrayage prévu à partir d'aujourd'hui, après l'abrogation de l'article 173 proposé par le gouvernement. En revanche, des partis de l'opposition ne démordent pas. Ils maintiennent leur position initiale exprimée en plénière le jour de l'ouverture des débats. "Nous demandons le retrait définitif du texte et l'ouverture des débats avec l'ensemble des professionnels de la santé."
La parlementaire le Dr Ousalah du FFS et également membre de la commission de Bouabdellah a réitéré la position de sa formation qui exige une deuxième lecture du texte contesté par les acteurs de la santé et la société civile. "Lors des travaux de la commission, les membres ne sont pas allés au fond des choses. Il y a des députés qui se réclament de l'opposition et qui ont fait beaucoup de bruit en plénière, faisant dans le show devant le ministre. Ils se sont attardés sur des futilités liées à la forme du texte sans aborder le projet en profondeur", dénoncera le Dr Ousalah qui garde espoir de voir le texte du gouvernement retiré. "Nous sommes convaincus au FFS qu'avec la pression de la société civile et les différents conseils de l'ordre, ainsi que les syndicats professionnels et les collectifs de la santé, le texte sera retiré grâce à une intervention du président de la République."
Hanafi H.
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