Algérie

«Le gouvernement est sous tutelle»



Dans une perspective psychanalytique, Jean de La Fontaine illustre, dans sa fable « Le Renard et les raisins» le déni comme réaction aux frustrations douloureuses issues des conflits entre nécessité, besoin ou désir et de l'incapacité à les satisfaire. Prise sous l'angle de la psychologie sociale, la fable illustre la réduction de la dissonance cognitive par le changement de locus de contrôle: le renard finit par se convaincre qu'il ne mange pas les raisins non parce qu'ils sont hors de sa portée mais parce qu'ils sont trop verts. Le cas s'adapte magistralement au président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrazak Makri, qui, pour justifier l'échec de son parti aux dernières élections législatives du 12 juin dernier, soutient que l'actuel gouvernement, auquel il a tourné le dos, est sous « tutelle» d'une minorité. «Le nouveau gouvernement est isolé du peuple et ne représente pas ceux qui ont été élus ni ne représente ceux qui n'ont pas été élus», a affirmé Abderrazak Makri.Intervenant à l'occasion de l'anniversaire de la création de son parti, suivi d'un hommage à son défunt fondateur, Mahfoud Nahnah, Abderrazak Makri a affirmé que le gouvernement ne représente, d'aucune façon, «la scène politique d'aujourd'hui et encore moins la classe sociale». Sur sa lancée, Abderrazak Makri soutiendra que «la nouvelle composition du nouveau gouvernement, dirigé par Aïmène Benabderrahmane, n'est pas à la hauteur des aspirations de l'Algérie nouvelle», considérant qu'«elle ne résistera pas aux crises à venir».
Dans un communiqué, rendu public avant-hier, le MSP a qualifié l'actuel président de l'APN de candidat du «pouvoir» pour réduire sa légitimité. Une manière prématurée de se rendre « indispensable» au pays. «Les mouvements résistants ont la capacité de passer des options réformistes aux options révolutionnaires, lorsque les issues sont bouchées, comme cela s'est produit avec le Hirak en Algérie, en Egypte, en Tunisie, au Maroc, en Europe de l'Est, en Afrique et en Amérique du Sud, ainsi que pendant la Guerre de Libération nationale lorsque les acteurs politiques se sont mués en révolutionnaires», soutenait-il récemment. Inutile de mentionner que l'affirmation du MSP - sous forme d'une mise au point- s'adresse en particulier à ceux qui n'ont cessé de le présenter, ces derniers jours, comme un parti en perte de vitesse.
Si, donc, tout va bien dans la maison du MSP, alors pourquoi Abderrazak Makri s'est-ilsenti obligé de monter au créneau pour répondre à ses détracteurs' Or, les dernières élections législatives anticipées du 12 juin ont eu le mérite de dévoiler le véritable poids politique et électoral du MSP qui a refusé de donner son onction à la feuille de route du gouvernement bien qu'il ait cautionné le processus électoral. Dans son intervention, Abderrazak Makri a souligné que sa formation, qui a maintenu sa position au sein de l'opposition, cherchera un consensus dans la Déclaration du 1er Novembre, indiquant que «notre norme est la Déclaration du 1er Novembre» qui avait pour but l'Indépendance nationale par la restauration de l'Etat souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ainsi que le respect de toutes les libertés fondamentales, sans distinction de race et de confession.


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