Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a annoncé samedi son départ prochain pour les Etats-Unis, sans préciser la date. Celui qui a signé, le mois dernier, un accord de transfert de ses pouvoirs à son vice-président, Abd-Rabbu Mansour Hadi, jusqu'à une élection présidentielle anticipée fixée en février 2012, a expliqué vouloir permettre au gouvernement intérimaire de travailler dans la sérénité. En dépit de l'accord de transferts du pouvoir signé fin novembre, la tension ne retombe pas au Yémen. Avant-hier, des dizaines de milliers de personnes ont tenté de marcher sur le complexe présidentiel à Sanaa, la capitale. Les forces de sécurité ont alors ouvert le feu sur la foule. Le bilan a été une fois de plus très lourd : 13 manifestants ont été tués et 50 autres blessés.Les protestataires comptaient forcer le président Ali Abdallah Saleh à être jugé pour la violente répression des manifestations hostiles au pouvoir depuis janvier 2011. Des exactions pour lesquelles le chef de l'Etat, qui dirige le pays d'une main de fer depuis plus de 33 ans, bénéficie d'une immunité. C'est l'accord signé en novembre dernier, impliquant un transfert de ses pouvoirs à son vice-président jusqu'à une élection présidentielle anticipée fixée en février 2012, qui le lui garantit.La menace d'une remise en cause de cette immunité a, de toute apparence, convaincu Ali Abdallah Saleh de prendre le chemin de l'exil pour ne pas subir le sort de son ancien homologue égyptien, Hosni Moubarak. Samedi dernier, quelques heures après les manifestations violemment réprimées, il a ainsi annoncé son départ prochain pour les Etats-Unis prétextant vouloir libérer les mains du gouvernement de transition pour mieux préparer la présidentielle anticipée.Lors d'une conférence de presse, le président yéménite a précisé qu'il n'y avait pas de rapport avec les blessures subies lors d'une attaque en juin dernier. Il s'agit, selon lui, de laisser le gouvernement intérimaire, en place depuis un mois, préparer le futur politique du pays : «Je me rends dans les prochains jours aux Etats-Unis non pas pour des soins car je me porte bien, mais pour faciliter (...) l'élection présidentielle anticipée», prévue le 21 février.Il a également affirmé que cet éloignement aux Etats-Unis n'était que provisoire : «J'y resterai pendant plusieurs jours puis je reviendrai car je ne laisserai pas mon peuple et mes camarades.» Reste à savoir, si retour il y a, si son immunité sera toujours d'actualité et si son pays l'accueillera en homme libre.
R. I.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : la Internationale
Source : www.latribune-online.com