Algérie

Le gouvernement de coalition, recette pour l'éviction des Papandréou



Sans culture de consensus, la Grèce avait pourtant déjà réussi à réunir ses partis au sein d'une coalition gouvernementale, en 1989. Mais l'expérience ne fut pas concluante.
Comme aujourd'hui, l'enjeu était d'écarter un Papandréou, père et prédécesseur de l'actuel Premier ministre sortant. Juin 1989 : dans un climat délétère de fin de règne, le vieux fondateur charismatique du socialisme à la grecque, Andréas Papandréou, échoue à décrocher un troisième mandat, usé par des scandales financiers, une retentissante liaison extra-conjugale et une maladie cardiaque. Mais pour réussir à l'écarter - provisoirement puisqu'il reviendra triomphalement en 1993 - ses rivaux devront conclure une alliance gouvernementale. D'abord contre lui, avec le compromis historique d'un bref cabinet droite-communiste, puis avec lui, après un deuxième scrutin législatif qui échoue, en novembre 1989, à dégager une majorité. Ce sera le cabinet dit «oecuménique» réunissant socialistes, conservateurs et communistes, sous la houlette de l'octogénaire Xénophon Zolotas, ancien gouverneur de la Banque de Grèce et partisan de la discipline budgétaire. Aujourd'hui à nouveau, c'est un banquier et technocrate, l'ex-vice-gouverneur de la Banque centrale européenne Lucas Papademos, qui est pressenti pour diriger le gouvernement que se sont engagés à former dimanche la majorité socialiste de Georges Papandréou et l'opposition conservatrice d'Antonis Samaras, en échange de l'engagement du Premier ministre à céder son fauteuil. Minée par les tiraillements internes, l'équipe Zolotas ne durera que trois mois, le temps que le chef de la droite, Constantin Mitsotakis, juge l'électorat prêt à lui confier le pouvoir. Ce sera fait en avril 1990, mais de justesse, et il devra jeter l'éponge en 1993. Le quotidien socialiste Ethnos appelait hier les parties prenantes du nouvel accord à méditer cette expérience, leur alliance étant cette fois censée déboucher sur des avancées pour le pays qui a un besoin vital de convaincre ses partenaires et créanciers de sa crédibilité afin d'obtenir un versement d'argent frais de ses créanciers d'ici la mi-décembre. D'emblée, la tâche s'annonce difficile, l'accord socialiste-conservateurs ayant aussi enclenché un compte à rebours électoral, à la demande de M. Samaras, qui réclamait un recours rapide aux urnes pour tourner la page Papandréou.


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