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Le gouvernement algérien opte pour gaz de schiste, la Commission de l'APN suit, les députés plus rés



Le gouvernement algérien opte pour gaz de schiste, la Commission de l'APN suit, les députés plus rés
Le projet de loi sur les hydrocarbures, élaboré par le gouvernement et soumis à l'APN, a pris option pour l'exploitation de gaz de schiste. La Commission des affaires économiques de l'Assemblée a suivi, se contentant d'introduire quelques amendements sans portée significative. Les députés intervenus lors des débats entamés lundi, étaient plutôt hostiles à cette option.
Le ministre de l'Energie et des mines, M. Youcef Yousfi, a défendu à la tribune de l'Assemblée populaire nationale (APN), le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, affirmant que les amendements proposés répondent à plusieurs impératifs. Il vise à satisfaire les besoins énergétiques, sans cesse croissants, du pays, et d'autre part, à la nécessité de financer pour encore de longues années l'économie nationale. L'Algérie veut également consolider sa position sur la scène énergétique internationale, celle d'acteur « actif, responsable et soucieux de la défense de nos intérêts ».
Pour atteindre ces objectifs, il faudra, selon lui, « mobiliser l'ensemble de nos moyens et l'ensemble de nos ressources », avant de reconnaitre que les hydrocarbures continueront à jouer « le plus grand rôle » à moyen et long termes. « La priorité des priorités dans le domaine des hydrocarbures est l'élargissement de nos ressources. Cela passe par une intensification de l'exploration dans toutes les régions du pays pour tous les types d'hydrocarbures, conventionnels ou non conventionnels, et par une amélioration constante du taux de récupération de nos gisements », a-t-il déclaré.
Les amendements proposés par le gouvernement à la loi 05-07 de 2005 apportent des incitations pour les entreprises étrangères afin d'investir dans l'exploration, notamment dans les gaz de schiste, dont les réserves sont quatre fois plus importantes que les réserves actuelles en gaz naturel, selon les estimations du ministère de l'Energie. Toutefois le ministre rassure sur l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, qui « ne pourrait être envisagée que lors que les conditions techniques et économiques seront réunies, dans le strict respect de la réglementation en matière de protection des aquifères et de l'environnement ».
Pas d'amendements majeurs
La commission des Affaires économiques de l'Assemblée a introduit plusieurs amendements au projet de loi sur les hydrocarbures. Mais sans toucher au principe de l'exploitation des gaz de schiste, tant décriée par la société civile. La majorité des amendements ont porté sur la forme plus que sur le fond. Les amendements portés sur la forme ont touché pratiquement tous les articles introduits, tandis que sur le fond, les amendements ont porté sur la question des gaz de schiste notamment.
Le rapport préliminaire sur le projet de loi sur les hydrocarbures, présenté par le président de la Commission, avant l'entame des débats, mentionne que les experts consultés par la Commission étaient unanimes sur « la portée économique et stratégique que revêt cette loi », de par son lien avec la sécurité énergétique notamment. Les experts cités par le rapport préliminaire sont : Mourad Preure, expert en économie, Mustapha Mékidèche, vice-président du CNES, Ahmine Chafir, enseignant universitaire, Abdelmadjid Attar, ex-PDG de Sonatrach, en plus de nombreux responsables au sein du ministère de l'Energie, de celui de l'environnement et de l'Agence Alnaft, ainsi que de Sonatrach, dont l'actuel PDG Abdelhamid Zerguine. Ces experts ont enrichi les nouvelles mesures introduites dans le projet de loi, visant à encourager l'investissement dans les hydrocarbures non conventionnels, sous l'obligation de respecter la réglementation en vigueur en matière de protection de l'environnement ».
Les députés contre le schiste
Cette question de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels a marqué par ailleurs les interventions des députés qui ont suivi la présentation du ministre et celle du rapporteur de la Commission des affaires économiques. Une quarantaine de députés, de partis politiques différents, ont pris la parole pour signifier leurs appréhensions notamment sur la question de la protection de l'environnement.
Des députés ont dénoncé des « pressions extérieures » pour que l'Algérie investisse dans les gaz de schiste, un choix dont « l'issue environnementale est incertaine ». D'autres ont accusé le gouvernement de faire de l'Algérie un laboratoire d'expérimentation sur les hydrocarbures non conventionnels, devant l'absence d'expériences reconnues dans le domaine au niveau mondial. Dans leur quasi-majorité, les membres de l'APN n'ont pas cru aux garanties apportées par le projet de loi concernant la protection de l'environnement ni même les mesures apportées par les amendements de la Commission. Cette dernière a notamment introduit dans l'article 53 « l'obligation de réutiliser les quantités d'eaux après traitement».
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