Algérie

Le Golfe à l'heure du changement : Les réformes ou le chaos



Le Golfe à l'heure du changement : Les réformes ou le chaos

Le royaume wahabite, suspendu aux mouvements symptomatiques à ses frontières a sorti le chéquier. Partie du Maghreb, en rupture avec les régimes despotiques incarnés jusqu'à la caricature par le fantasque «Â guide de la révolution » en guerre contre son peuple, la déferlante contestatrice a élu domicile au cœur de la péninsule arabique touchée de plein fouet par l'effet de contagion. Dans les républiques (Yémen, Irak, Syrie) comme dans les monarchies, l'exigence des réformes démocratiques et sociales souffle très fort. Un nouvel ordre régional, fondé sur la quête absolue d'un avenir de dignité, de justice et de liberté, est en gestation. Il a cette particularité de dépasser les mythes ébranlés du GMO (Grand Moyen-Orient) américain qui, comme le souligne le cas irakien présenté en modèle de démocratisation, a semé les germes de la guerre confessionnelle, de la destruction et de l'appauvrissement des larges couches de la société privées des besoins élémentaires. L'échec est patent et se confirme dans la gouvernance mise à  mal autant par les errements de la classe dirigeante que par la persistance du cycle de la violence et la généralisation de la contestation sociale à  toutes les régions d'Irak, du sud au Kurdistan. El Maliki qui ne veut plus d'un  3e  mandat, après avoir imposé son diktat, a décrété pour ses ministres les «Â 100 jours » de grâce pour trouver les solutions adéquates au phénomène de corruption et garantir une amélioration des service publics, d'éducation et de santé. A l'autre bout du spectre, le Yémen, en fin de parcours, se crispe dans l'attitude belliqueuse du président contesté, Ali Abdallah Saleh, décidé de défendre «Â le régime républicain » jusqu'à la «Â dernière goutte de sang ».Mais, il est utile de relever que la lame de fond agite les monarchies pétrolières cerclées de boutons rouges de la protesta populaire et hanté par le syndrome iranien. Au cœur de l'édifice moyen oriental, le royaume wahabite, suspendu aux mouvements symptomatiques à  ses frontières (Yémen, Irak, Jordanie, Bahreïn et Oman), a sorti le chéquier (36 milliards de dollars d'aide au logement et à  l'emploi des jeunes notamment) pour conjurer le «Â jour de la colère » fixé au 11 mars prochain. Mais, «Â les offres superbes » sont considérées comme étant en deçà des revendications pour «Â la dignité, l'égalité, la transparence, la liberté d'expression.» Un appel de 132 intellectuels, mis en ligne sur Internet, prônent l'avènement d'une «Â monarchie constitutionnelle », la séparation des pouvoirs, l'élection du Majless El Choura aux suffrages universels, la libération de la femme… Au Qatar, l'appel à  manifester est prévu le 16 mars pour exiger l'éviction de l'émir Hamad Ben Khalifa Thani, accusé de trahison et d'être «Â un agent d'Israël », et la rupture des relations avec les Etats-Unis et Tel Aviv. Du pain sur la planche, en somme, pour El Arabia et El Jazira.




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