Le giratoire de la mort endeuille deux familles

Etabli à la sortie Est de la ville de Cherchell et adjacent à la fin de la voie expresse Alger-Cherchell, ce giratoire contrefait avait fait parler de lui depuis sa réalisation en 2008.Considéré comme le «point noir» de la circulation, nous affirme le Dr A., tant par les riverains que par les services des urgences médicales et la Protection civile, au vu du nombre important de victimes, ce sens giratoire dessert un croisement allant de Cherchell vers Chenoua et Sidi Amar, puis de Cherchell vers Alger par la voie express. «Les familles endeuillées par ce giratoire de la mort se rappelleront longtemps ses méfaits de ce qu'on appelle communément ici, à Cherchell, le triangle des Bermudes cherchellois», nous expliqua avec tristesse, M. Aek, un proche de la famille des victimes.Aussi, nous dévoile H. Yacine, «un groupe de jeunes adolescents a décidé nouvellement d'enfourcher des motos, et de se lancer dans l'aventure de Koléa à Cherchell, en vue de passer un week-end durant ce Ramadhan à Cherchell. Mais c'était sans compter sur la défaillance et les malfaçons des freins de type ABS, reliés à un système électrique défaillant qui, malheureusement, n'a pas fonctionné, et ce, furent les deux jeunes qui montaient en croupe sur leur moto, exaltation de la vitesse contraint, qui ont payé de leur bien-être et de leur vie cette défaillance et technologie inefficace», dira un jeune ami des victimes, cela d'une part.D'autre part, et selon M., un ancien technicien des travaux publics, «l'exécution inadaptée par rapport aux normes de la construction routière de ce triste giratoire qui, dans la plupart des cas, n'est pas respecté par des conducteurs empressés et impertinent du code de la route, constitue l'un des lieux dramatiques de la ville». Selon les parents des deux récentes victimes, le choc fut tel que même le port de casque n'y pouvait rien. «Outre l'hémorragie cérébrale, les os broyés, les mâchoires brisées, les dégâts de ce type d'accidents sont quelquefois inévitables et irréversibles», affirme, un spécialiste des urgences de Sidi Ghilès.Ce fut le gros parapet de béton, qui accueillit rudement les innocents et fragiles corps de ces jeunes inconscients du danger. Toujours selon des automobilistes, «la signalisation, l'insuffisance, voire l'inadéquation des glissières et des panneaux nocturnes et diurnes, qui sont autant responsables de la mort et des blessures de ces enfants».Des parents vont plus loin et mettent à l'index, «un giratoire qui pèche par son aléatoire et inadapté calcul et qui aurait pu devancer la chute de cette moto en l'amortissant par l'asphalte et une plus grande distance et largeur de ce petit tronçon routier et non par la masse brutale du parapet».Ces jeunes de 20 à 22 ans seraient encore aujourd'hui bien portants et en vie, nous raconte, en pleurs, le père d'une des victime de 20 ans, toujours dans le coma, à l'heure où nous mettons sous presse. Rappelons que ce sinistre giratoire, un point noir, dénommé tragiquement «giratoire de la mort», n'est pas à son premier méfait. Plusieurs accidents sont à déplorer avec leurs lots de jeunes massacrés par les aléas des malfaçons.M. Aïssa, un Cherchellois, s'interroge sur le «rétrécissement incommode et injustifié de cet espace, qui est devenu un sinistre couloir, où il ne faut pas rater le virage au risque de périr, comme ce fut le cas lors de ce récent et fatal accident».D'autres chauffeurs, nous rappellent les glissements causés par ce rétrécissement de la chaussée et de ce giratoire, qui surprennent tous les jeunes, notamment les hordes de jeunes en provenance de Blida, et de Koléa, qui viennent joyeusement lancés sur la voie express à une vitesse qui ne leur permet ni de freiner, ni de ralentir, ni de s'échapper sur le bas-côté, car ils aboutissent inéluctablement droit sur la masse abject du parapet, attenant au giratoire de la mort.