Algérie

Le Ghana doit revoir sa copie



Si le niveau de la rencontre n'a pas répondu à l'attente des téléspectateurs compte tenu de la qualité de l'affiche, on n'en voudra pas trop aux acteurs chargés d'ouvrir cette édition de la CAN-2008. C'est qu'un premier match dans ce genre de compétition à formule championnat est important pour les deux équipes, d'où une certaine «réserve» dans leur façon de jouer. Le Ghana, disons-le tout de suite, aurait pu plier le match en première mi-temps, la malchance mettant son grain de sel avec trois tirs sur les poteaux. Les partenaires d'Essien ont-ils accusé le coup moralement après ces tentatives sanctionnées par des échecs ? Toujours est-il qu'il a fallu un penalty accordé généreusement par l'arbitre seychellois Eddy Maille pour que le Ghana inscrive son premier but. Car les répétitions de la télévision ne laissent planer aucun doute : la faute du défenseur guinéen a été commise en dehors de la surface de réparation. Dans la mesure où la probité de l'arbitre seychellois est établie, on déduira, qu'à cette occasion, les «Black Stars» n'ont pas été malheureux, loin de là. D'autant plus que la seconde mi-temps a été assez équilibrée, alors qu'on s'attendait à ce que les Ghanéens allaient forcer la cadence en seconde période. Et ce n'est que justice si les Guinéens ont égalisé, au grand dam de leurs adversaires et du chaleureux public du stade Ohen Djan Stadium qui était venu voir la «mise à mort» de la Guinée, jugée assez frêle pour une compétition de cette envergure, ce qui est d'ailleurs injuste pour un Sily national qui a failli créer la première sensation en faisant mieux que résister. De fait, la seconde mi-temps fut équilibrée et où, un peu paradoxalement, le Ghana a fini par parvenir à ses fins. Au bord de la touche, les deux entraîneurs commençaient à s'agiter. Leroy, en vertu de sa carte de visite qui plaide pour lui, ne pouvait se permettre de mal entamer cette CAN où son onze est grandissime favori. A ce propos, on est en droit de supposer que ce statut a, au départ, pesé sur les esprits de ses hommes, d'autant que certains d'entre eux n'ignorent pas qu'ils sont «suivis» par des émissaires de grands clubs. En outre, après 26 ans - le dernier succès date de 1982 en Libye - les fans ghanéens, en raison du bon comportement de leurs favoris en Coupe du monde 2006 en Allemagne, ne jurent que par la victoire. Quant au coach de la Guinée, Nouzaret, même un nul ne l'aurait pas entièrement satisfait, sachant que son équipe affrontera jeudi l'un des deux grands favoris du groupe, à savoir le Maroc, qui avait toutes les chances de faire le plein face à un adversaire largement à sa portée, la Namibie. C'est pour ces raisons qu'on a vu une équipe guinéenne plus offensive et qui a fini par remettre les pendules à l'heure. Ce n'était pas immérité loin de là, et on s'acheminait vers un match nul lorsque le Ghanéen Muntari s'est décidé à utiliser son énorme force de frappe, sauvant son équipe et assurant l'essentiel, à savoir la conquête des trois points. Le calendrier est nettement favorable aux Ghanéens qui devraient assurer, dès ce jeudi, leur qualification au second tour. C'est ce même jeudi, mais deux heures avant, que se jouera le «match-clé», c'est-à-dire Guinée - Maroc. Et là encore, un nul serait fatal aux hommes de Robert Nouzaret.


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