Algérie

Le génie des peuples



Les jeunes de quelques pays arabes ne cessent d'attirer l'estime des peuples du monde libre ainsi que celle de leurs gouvernants, initialement pris au dépourvu, face à ces révolutions véloces dont leurs futurs impacts vont les sidérer davantage.

Pour le moment, les peuples qui ont achevé les premières étapes de leurs révolutions ne semblent nullement baisser les bras face aux difficultés rencontrées du fait qu'ils inventent inlassablement de nouveaux ressorts au prix d'efforts et lourds sacrifices. Au quotidien. En conséquence, comment peut-on rester insensible, et parler de la pluie et du beau temps, devant ces hauts faits historiques d'autant plus que les peuples du monde les suivent jour après jour grâce aux nouvelles technologies d'information et communication ?

En effet, aucun pays arabe ne pourrait échapper d'être happé, à moins qu'il fasse semblant, par ces attirantes actualités secouant le train-train des peuples tractés par la vie monotone ainsi instaurée, a part quelques changements sans consistance, de la base au sommet de la majorité des Etats arabes nullement habitués aux confrontations des idées révolutionnant leur existence. En revanche, d'autres peuples arabes créent l'évènement et s'inscrivent dans le sens de l'Histoire

HEUREUX SONT LES PEUPLES ARABES QUI CREENT L'EVENEMENT

Lorsque nous voyons les élites des peuples Tunisiens et Egyptiens, en train de renforcer contre vents et marées les acquis de leurs révolutions respectives, cela nous permettrait de dire qu'elles ont rattrapé le temps perdu, à cause de la gouvernance dictatoriale et archaïque, ainsi que d'avoir brisés les récifs du passé et prévoient intelligemment ceux d'avenir. A l'évidence, ces jeunes ont l'air décidé de vouloir changer l'état des lieux. Ils ont la chance d'être les invités d'honneur de la Démocratie en ce début de siècle du troisième millénaire.

A titre d'illustration, de cette sagace volonté, nous citons une phrase hautement symbolique de la part d'une admirable jeune femme tunisoise interviewée par la chaîne El Djézireh : « Le dictateur (Ben Ali) a abusé de notre confiance durant 23 longues années, nous l'avons fait déguerpir en 23 jours ». Ainsi le génie des peuples est patient jusqu'au paroxysme mais, en revanche, il est expéditif dans son jugement quand il est en révolution. Un jeune Egyptien a formulé en une phrase le but du soulèvement : Désormais, un président est recruté (élu) selon des normes de travail et durée scrupuleusement définies d'avance. Comme un tâcheron payé selon son travail.

A ce propos, le président déchu Ben Ali, torturant le génie du peuple Tunisien, sera jugé par contumace ce 20 juin. Au moins, 90 chefs d'accusations représentent déjà en eux-mêmes les pires des châtiments détruisant les espoirs d'une éventuelle réhabilitation dans l'avenir. Au fait, ce genre de dictateurs arabes pourront-ils effacer les innombrables crimes commis, contre leurs peuples, durant leur gouvernance maffieuse ?

Effectivement, les peuples tunisien et égyptien ont trop souffert sans qu'ils réagissent a temps et, donc, qu'il y a lieu de reconnaître aussi que c'est la faute a la culture liée a l'unicité de pensée, fonctionnant plus en mal qu'en bien, longtemps en vogue chez tous les pays arabes s'enferrant aux contemplations voire l'adoration de leurs dirigeants pourtant faillibles et mortels d'une façon ou d'une autre Honneur a ceux qui l'avouent

Ainsi, chez nous, a titre d'exemple, nous n'avons pas encore suffisamment tirer toutes les leçons du passé et de ses erreurs ainsi que leurs multiples conséquences dont celle de l'exercice et l'abus du pouvoir politique, d'avant et après octobre 1988, cause fondamentale de nos hésitations et peurs inhibées.

A l'évidence, assumer corps et âme son destin, ça use et cela angoisse et, donc, prédispose a l'affolement et l'isolement ainsi qu'aux contradictions existentielles qu'aucun peuple sensé ne pourrait supporter indefinemment les suites a moins d'exister en dehors des normes du temps et du sens de l'Histoire et, subséquemment, d'être a la merci des retours en arrière ne menant nulle part sinon aux faux espoirs.

Pourtant, comme l'avait scandé Abou El-Kacem Chabi poète de la liberté, natif de Tozeur au sud de la Tunisie, disparu à l'age de 25 ans : « Lorsque je tends vers un but, je me fais porter par l'espoir ». Le poète a toujours le dernier mot de l'espoir. En effet, la Tunisie, pleine d'espoirs, est en train de vivre une période fantastique de son Histoire. Sa révolution a attiré la sympathie des grands dirigeants du monde ainsi que les aides financières.

L'ESPOIR DES PEUPLES ARABES A LA PRIMAUTE SUR CELUI DES GROUPES ET FAMILLES REGNANTES AU MONDE ARABE

C'est une vérité, qui saute aux yeux, affirmeraient les groupes de pression et d'intérêts claniques habitués au mensonge et à l'esquive des réalités. Ce n'est qu'avec les révolutions, en cours dans le monde arabe, qu'ils ont montré leurs véritables visages et intentions diamétralement opposées aux aspirations des peuples arabes éveillés.

A ce propos, un exemple typique est représenté par le régime syrien en place depuis un demi-siècle. Cela fait bientôt 4 mois, que des jeunes manifestants ont commencé d'abord à solliciter pacifiquement : « Liberté, c'est tout ce qu'on veut » (Hourria ou bess). Le régime baathiste a répondu d'une violence inouïe. Alors, des villes et villages se sont soulevés et exigent le départ pur et simple de la famille régnante confondant son destin avec celui du peuple désormais décidé d'en découdre avec un clan, type maffiosi, inhumain commettant des sévices a des gens de tous ages. Comment ce genre de dictateurs, détruisant des maisons, tuant les parents et faisant pleurer leurs enfants, auront-ils le courage de gouverner dans l'avenir ?

Les membres de ce clan et affidés, maniaques effrayés, utilisent sans aucune hésitation l'armement lourd (chars, avions, etc.) afin de combattre des civils (enfants, femmes, gens âgés….) quittant par milliers le pays vers la Turquie condamnant, avec un subtil conseil d'ami, les événements chez son voisin Embarrassé. Israël le fait via les médias et les USA, la France et l'Angleterre...

En vain, puisque ce clan choyer à cause de son voisinage avec Israël entretenu, stratégiquement, par ladite cognation en faveur de la Chine et surtout la Russie En termes clairs, le Baath confond son avenir avec celui du peuple Syrien ainsi pris en otage. Et ce clan refuse, dans la pure des impolitesses dictatoriales, de recevoir l'ambassadeur des USA encore moins d'accepter de parler avec le secrétaire général de l'ONU.

Béçif : par la force de l'épée en arabe C'est par ce genre de réflexes culturels arrogants que des générations du monde arabe, notamment en Syrie, ont été gavées de poésies macabres. A titre d'échantillonnage, nous citons un fragment d'une poésie, dont l'auteur n'est que le gouverneur de Bagdad Hadjadj Ben Youssef (661-714), qui a eue un impact destructeur au niveau des mentalités d'une foultitude de gens abreuvés au sérum de la haine et du rejet de toute voix discordante : « je vois des têtes arrivées à maturité et qu'il est temps de les couper ».

Forcément, c'est le génie des peuples qui coupera tôt ou tard la tété des dictateurs. Entre-temps, le génie des humbles chante, pleure, il fait de la poésie glorifiant la révolution cheminant majestueusement dans son cours jusqu'à la fin de l'étape qu'elle s'est tracée.

ALORS RECONSTITUTION D'UN PAYS OU DES PARTIS?

Dans un pays ou la fraude électorale est une chose normale, il serait indécent de se prendre pour un parti politique détenant la majorité des électeurs notamment ceux sous influence chauvine tribalisée, que certains dictateurs arabes raniment sciemment les survivances a l'image des familles régnantes en Syrie, Libye, Yémen…, combinant intérêts personnels et açabia tribale mystificatrice telle que définie par le défunt érudit Ibn Khaldoun. A l'évidence, seule une révolution qu'elle soit pacifique ou violente (le bon sens veut qu'elle s'exprime sereinement) pourrait changer cet état absurde et rétrograde de la chose sociopolitique. En veriré, c'est dans cette résurgence des scories du passé que se décidera l'avenir des peuples arabes. En effet, parviendront-ils à s'en débarrasser une fois pour toutes et progresser vers la modernité ? En tout cas, diviser pour régner ne mènerait qu'à la guillotine. Tôt ou tard. Ainsi est faite l'essence tribale. Imprévisible ! L'Histoire nous l'a enseigné maintes fois.

Les dirigeants assagis, optant en la faveur du mouvement de l'évolution de l'Histoire, ne prennent nullement en otage le patrimoine culturel collectif d'une nation. Au contraire, ils le préservent des enchères politiciennes liées aux intérêts d'un parti politique d'autant plus s'il se prévale des nobles principes prônant justement le rejet de toute emprise et sujétion mystificatrice autour de la conscience nationale.

Parmi ses autres principes de base, la volonté populaire est la source essentielle du pouvoir politique. Cette volonté pour qu'elle puisse s'exprimer librement, dans un monde ou la Démocratie directe est devenue le leitmotiv prônée par les nouvelles générations arabes du golfe à l'atlantique, cela nécessiterait un large débat et non des rencontres clôturées par des canevas de propositions fussent-elles pertinentes. Puisque c'est déjà enclenché dans un autre sens, a quoi servirait, diront d'autres tendances blasées, d'en discuter dans le sens contraire ? Il est toujours utile d'insister dans tous les sens.

A ce jour, jeudi, les avis politiques recueillis et médiatisés, en vue d'amender la Constitution de l'Algérie, ont, nous semble-t-il, permis de dégager quatre grandes tendances :

 1 - Celle optant pour l'ancienne/nouvelle idée définie en un système présidentiel bicéphale (Président consensuel- Premier ministre a majorité électorale au niveau de l'assemblée nationale). En un mot, c'est le statu quo. Et les transgressions habituelles des lois au bon gré des gouvernants en place !

2 - Celle, habituellement d'accord dans tout ce qui vient d'en haut. Il s'agit d'organisations censées être les représentants d'une bonne partie de ladite société civile. En fin de compte, des fêtards agrémentant le cérémonial

3 - La troisième tendance représente une myriade de personnalités (que les anciens partisans des coups de force d'avant et après l'indépendance définissent par mépris a des légumes sur un plat (du superflu) : khodra foug aâcha dont quelques-unes espèrent occuper de hautes fonctions afin de jouer les bons Samaritains.

4 - Enfin le quatrième courant, actuellement peu influent et insuffisamment structuré, opte en la faveur d'un régime parlementaire. Il regroupe des partis méconnus et un grand nombre d'intellectuels épars et disparates dont plusieurs représentants ont assisté à la récente rencontre organisée par le Conseil national économique et social.

En guise de conclusion, nous rappelons un extrait de notre article paru au Quotidien d'Oran du 26 mai 2011 : «D'emblée, il y a lieu d'avouer que le régime parlementaire exige un haut niveau de conscience collective dont, malheureusement, le monde arabe en est dépourvu a l'exception de quelques pays dont l'Algérie » Peut-être bien.








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