Algérie

Le générique malade des réticences des uns et de la complaisance des autres



Photo : S. Zoheir
Par Rachida Merkouche
La suspicion entoure toujours celui-ci, les malades ne manquent jamais d'exiger dans les officines le médicament princeps dont ils sont convaincus de l'efficacité. Ce n'est pas le cas à leurs yeux en ce qui concerne le produit de substitution pour lequel les autorités sanitaires ne font rien pour le rendre plus attrayant. La bataille risque donc d'être longue, tout d'abord pour en garnir les rayonnages des pharmacies quand le monopole des importateurs sera cassé. Ce qui n'est pas une mince affaire, le lobby résistant à toute tentative de «déstabilisation» et devenant même de plus en plus puissant. Il faudra aussi démontrer les vertus du médicament générique et son potentiel curatif et en convaincre les citoyens de façon à les rendre moins réticents et même à en faire des demandeurs. Cette mission qui incombe aux professionnels de la santé et au ministère reste encore à faire. la sensibilisation reste à venir afin de vaincre la répulsion des malades qui croient dur comme fer que le médicament générique ne vient jamais à bout d'une pathologie et qui témoignent même de cas - le leur en prime - n'ayant pas été guéris après l'absorption des produits pharmaceutiques de substitution. Les pouvoirs publics font ainsi le jeu des importateurs qui continuent à faire main basse sur un secteur stratégique, celui de la santé, au vu et au su de tous. Les laboratoires sont sommés par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière d'investir dans la fabrication locale. Un délai leur a été fixé pour le dépôt d'un dossier d'investissement, le 30 juin prochain étant la dernière échéance. Selon des statistiques fournies à l'occasion du 3e Salon international du médicament générique, qui s'est tenu pendant 4 jours à la Safex et qui s'est achevé hier, la consommation de médicaments génériques en Algérie touche plus de 30 % des patients traités durant une période de trois années. «Une tendance qui devrait s'accentuer du fait à la fois de l'importance des investissements en cours dans le secteur du générique, mais également d'une veille sectorielle conséquente de la part de la tutelle qui interdit successivement l'importation de listes de médicaments au fur et à mesure que leurs équivalents génériques sont produits en Algérie», selon les professionnels de la santé. Il faut seulement espérer que cela ne restera pas un v?u pieux et que les pouvoirs publics afficheront une détermination à lutter contre le lobby pharmaceutique qui impose sa loi.


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