Algérie

Le général et la recomposition des pouvoirs



Le général Yahia Rahal a été mis à la retraite lorsque l'armée a décidé de placer Liamine Zeroual à la tête du ministère de la Défense et quittera ce monde au moment où les appels à un troisième mandat présidentiel pour Bouteflika se font pressants. Deux périodes de tumulte exigeant des recompositions des pouvoirs. «Le général à la retraite Yahia Rahal est décédé des suites d'une longue maladie. (...). Il part à un moment où le pays a grandement besoin de lui». Ces deux phrases prises de l'oraison funèbre que lui a lue, le jour de ses funérailles, le général Metidji du Commissariat politique, si elles retiennent l'attention, c'est parce qu'elles sont en contradiction avec une réalité simple et à la fois compliquée. C'est en des minutes très courtes que Yahia Rahal a rendu l'âme, le vendredi 29 février, un soir pluvieux et froid. Il pleuvait et ventait en ce jour presque exceptionnel puisque c'était un 29 février, une date qui ne revient que tous les quatre ans. «C'est comme si papa ne voulait pas qu'on commémore tous les ans le jour de son décès», a relevé Nada Halouma, sa dernière fille. Durant les brefs instants de son agonie, sa fille Rayane, elle, voulait qu'il emporte avec lui un dernier «papa, je t'aime». Réunie autour d'un couscous, la famille Rahal ne savait pas, ce soir là, que l'un des leurs allait les quitter brusquement. Certes, le général à la retraite était malade depuis longtemps mais ce n'est pas sa maladie qui l'avait emporté. Il était sous traitement mais restait indépendant de ses mouvements et allers et venues tout au long de ses journées. Mélomane qu'il était, le mercredi soir, il avait assisté au concert de chants andalous de Bhidja Rahal. Le vendredi soir, à table, c'est comme s'il avait avalé de travers alors qu'il était à peine à la deuxième cuillerée de couscous. Entouré de sa famille, il rendra l'âme en quelques minutes suite à un infarctus «d'origine digestive», a dit un médecin. «Yahia est resté militaire jusqu'à sa mort, il a tiré sa révérence d'une manière brève et sèche, comme s'il avait fait le salut militaire», avait dit son épouse. Ces quelques lignes ne sont pas pour raconter la mort ou la vie du défunt. Ce sont juste des petites haltes qui ne sont pas pour résumer l'Homme, loin de là, mais qui témoigneraient de la difficulté à vouloir comprendre un système qui fonctionne souvent à coups d'aberrations et de contradictions, même dans les pires circonstances. La nouvelle étape de pouvoir


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