Le gaz provoque encore le mécontentement

Le gaz naturel demeure la préoccupation principale des habitants des différentes localités de la wilaya de Béjaïa. Il est même et souvent source de la colère qui se traduit au quotidien sur le terrain par des actions musclées. Après l'épisode des Archs d'Ath Waghlis et des Ath Mansour, qui a longtemps défrayé la chronique locale sans qu'aucune solution ne se dessine à l'horizon, c'était hier au tour des habitants de la région Est de Béjaïa de faire montre de leur impatience de voir enfin ce combustible atterrir dans leurs foyers. Pour le faire savoir, ils ont procédé hier matin à la fermeture des Routes nationales 9 et 43, qui relient respectivement la ville de Béjaïa aux wilayas de Sétif et Jijel. Ces deux axes routiers ont été bloqués, pour le premier au niveau de Souk El Tenine et le deuxième à Melbou. Cette action est suivie d'une grève générale au niveau de ces deux localités ainsi que celle de Tamridjth. Les habitants frondeurs ont également fermé leurs sièges communaux respectifs. Les protestataires réclament l'achèvement du projet de l'alimentation de leurs foyers en gaz de ville. Un projet, à l'arrêt depuis plus de six ans suite à l'opposition affichée par les habitants du village de Tidelsine, dans la commune d'Aokas. Une opposition qui trouve sa raison d'être dans l'inquiétude née d'éventuels glissements de terrain qui causeraient des dégâts à leurs maisons. Il est utile de préciser à ce sujet que la wilaya de Béjaïa a longtemps accusé un retard en matière de gaz de ville. Bien que des efforts aient été consentis par les pouvoirs publics avec un programme conséquent de 100.000 foyers à raccorder dans le présent plan quinquennal, force est de constater que les moyens de réalisations ainsi que les différentes oppositions entravant le passage de conduite de transport ont eu raison de cette volonté, qui, toutefois, souffre aussi du peu d'engouement des responsables concernés (élus et administration) à en finir pour satisfaire une demande très pressante. Le cas du projet des localités Est de la wilaya de Béjaïa, en souffrance depuis plus de six ans, illustre parfaitement cette incapacité à dépasser le moindre obstacle à un projet d'utilité publique. Et ce malgré les textes de loi assez clairs sur les procédures légales à mettre en oeuvre pour débloquer ce genre de situations. La gouvernance n'est-elle pas l'art de prévenir, de dépassionner des situations conflictuelles' Autrement n'importe qui peut aspirer à la gestion des affaires locales. Un fait qui mérite d'être pris en considération par toutes celles et ceux qui concourent à la prise des commandes locales.