Le gaz franchit 40 euros MWH, une aubaine pour l'Algérie

' Au moment où les prix du pétrole se montrent hésitants, affectés par les craintes sur la demande chinoise et la progression du dollar, les prix du gaz, quant à eux, retrouvent leur embellie. L'évolution des cours du gaz naturel est surveillée de près par les économistes, experts financiers et les médias européens qui craignent une hausse durable des prix du gaz qui ont franchi à nouveau le seuil des 40 euros le mégawatt/heure (MW/h). Une bonne nouvelle pour les pays producteurs et exportateurs du gaz naturel vers l'Europe, à l'instar de l'Algérie, principal fournisseur de gaz à l'Espagne, à l'Italie et plusieurs autres pays.L'instabilité du marché gazier et la hausse de la demande en la matière motive l'Algérie qui envisage non seulement d'augmenter sa production de gaz naturel à plus de 100 milliards de mètres cubes, mais surtout à doubler ses exportations vers l'Europe. Pour rappel, l'Algérie a exporté, en 2022, le pays a exporté plus de 55 milliards de mètres cubes vers les pays européens, notamment, l'Italie et l'Espagne. Au cours de cette même année, la compagnie nationale des hydrocarbures, la Sonatrach a procédé à la négociation des prix de vente du gaz naturel et à la signature de nouveau contrat avec de nouveaux partenaires européens, à l'instar de la Slovénie... La demande de gaz naturel pourrait augmenter davantage, au même rythme que les prix, ce qui inquiète les pays consommateurs qui ont pourtant rempli leurs réserves en la matière.
Si les stocks ne sont pas une préoccupation pour le moment selon les analystes, l'utilisation accrue des climatiseurs pour lutter contre la chaleur pourrait, en effet, faire baisser les réserves de gaz et augmenter les cours du gaz naturel. A ce facteur s'ajoute l'impact des mouvements de grèves dans le secteur de l'industrie gazière. L'appel à la grève, depuis une semaine, des travailleurs australiens du GNL (gaz naturel liquéfié) a eu un effet immédiat sur les prix du gaz naturel qui ont franchi la barre des 40 euros le MWH. Selon les experts, si les discussions échouent avec ces travailleurs « environ 10% des exportations mondiales de GNL seront menacées », ce qui va créer la pénurie en la matière et faire plomber les prix.
Les appels à la grève se succèdent. Le géant énergétique américain Chevron est aussi confronté à une menace de grève des personnels de ses plateformes offshore, selon de nombreux médias étrangers, faisant craindre une rupture de l'approvisionnement en gaz du marché européen et asiatique. L'Algérie arrive à couvrir la demande de ses partenaires habituels, mais ne pourra pas, malheureusement ses capacités à répondre à d'autres demandes sont limitées, pour des raisons techniques liées à la logistique et au transport. Le pays possède huit méthaniers et deux gazoducs qui acheminent du gaz vers l'Europe ( Medgaz et Transmed). Pour renforcer son positionnement sur le marché européen du gaz, l'Algérie a envisagé de réaliser de nouveaux gazoducs, dont un avec l'Italie, en attendant le lancement du méga-projet du gazoduc transsaharien Nigéria-Algérie pour acheminer plus du gaz vers l'Europe.