Algérie

Le gaz en ligne de mire: Total se renforce encore en Asie-Océanie



Total, qui mène déjà un projet gazier géant en Australie, a annoncé, avant-hier, des investissements dans de nouveaux gisements potentiels en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie, au moment où la demande et les prix du gaz naturel s'envolent en Asie.
Au large de la Papouasie, le groupe pétrolier français a pris à la compagnie papouasienne Oil Search des participations minoritaires (40 à 50%) dans trois permis d'exploration (PPL 234, PPL 244 et PRL 10) en eaux peu profondes (100 mètres), ainsi que deux options d'achat dans deux licences supplémentaires. Le forage de deux puits d'exploration est prévu au sud-est de l'île début 2013, Oil Search gardant son statut d'opérateur de la recherche d'hydrocarbures. En dehors d'une petite filiale de lubrifiants, c'est le premier pied posé par Total dans l'archipel papou, où son concurrent américain ExxonMobil fait actuellement construire un important projet terrestre de gaz naturel liquéfié. Ces zones, situées dans le golfe de Papouasie, qui fait face à l'Australie, présentent un fort potentiel de découvertes de gaz, a souligné Total, avant-hier. En Indonésie, la major française a signé des accords avec les autorités indonésiennes pour chercher des hydrocarbures sur deux permis, l'un (Telen) au large de Sumatra (ouest), l'autre (Bengkulu-Mentawai) au large de Bornéo (centre).
Ces deux licences s'étendent sur environ 2 400 et 8 000 kilomètres carrés respectivement, à des profondeurs d'eau allant de 300 à 1 000 mètres. Une cartographie sismique 3D est prévue à Bengkulu-Mentawai et un forage à Telen. Total, qui est déjà premier producteur de gaz d'Indonésie (avec une quote-part de production de 158 000 barils équivalent pétrole par jour en 2011), muscle ainsi ses actifs dans une zone qui s'annonce comme un nouvel Eldorado gazier. Déjà soutenus par la forte croissance de l'Asie de l'est et en particulier de la Chine, les prix du gaz (essentiellement liquéfié) sur le continent asiatique ont été dopés par la catastrophe de Fukushima et l'arrêt des centrales nucléaires du Japon, qui s'est tourné vers cette source d'énergie alternative pour la production d'électricité. Conséquence: le gaz naturel se vend aujourd'hui environ 50% plus cher en Asie qu'en Europe et près de 4 fois plus chères qu'aux Etats-Unis, où les prix se sont effondrés avec l'émergence des gaz de schiste, fermant le marché américain pour les vendeurs de gaz étrangers. Une aubaine asiatique qui n'a pas échappé aux multinationales du pétrole et du gaz, qui multiplient les projets dans la région, notamment en Australie, avec des investissements qui se comptent en dizaines de milliards de dollars. Total avait ainsi annoncé en janvier qu'il allait investir avec le japonais Inpex 34 milliards de dollars dans Ichthys, un projet de développement d'un gisement gazier sous-marin situé au large de l'Australie. Ce gisement doit fournir à lui seul près de 9% de la consommation annuelle de gaz du Japon. La production du projet, qui comprend également une usine de liquéfaction et un très long gazoduc (889 kilomètres) reliant le champ offshore à la terre ferme, doit démarrer en 2016. Total avait annoncé en juillet qu'il portait sa part dans le projet à 30% contre 24% prévu initialement.


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