Algérie

Le gaz de schiste pour faire perdurer la rente



Le gaz de schiste pour faire perdurer la rente

Si les experts considèrent que le temps des énergies fossiles est loin d'être révolu, il n'en demeure pas moins que l'exploitation des énergies non conventionnelles et précisément le gaz de schiste semble incontournable dans le futur mix énergétique.Ce sera notamment une solution face au tarissement inévitable des ressources conventionnelles, estimée notamment entre 20 et 25 ans pour le gaz. Le ministre algérien de l'Energie, Youcef Yousfi, a indiqué que les réserves de gaz de schiste permettraient de «doubler dans les 10 prochaines années la production de gaz». Elles représenteraient jusqu'à 4 fois les réserves prouvées de gaz naturel.Pour Anis Terai, ancien cadre de Sonatrach et expert en énergie, le développement du gaz de schiste est «un impératif au vu, d'une part, de nos engagements contractuels pour la fourniture de gaz naturel et l'intérêt stratégique de préserver nos parts de marchés, et d'autre part, la croissance de notre consommation interne de gaz naturel en nature et pour la production d'électricité».Si les chiffres autour des réserves réelles de l'Algérie en matière de gaz de schiste sont souvent sujets à polémique, tout le monde s'accorde cependant à reconnaître le potentiel important du pays en la matière.Pour autant, Nazim Zouioueche, ancien PDG de Sonatrach, estime qu'avant de se lancer dans le gaz de schiste, «il faut d'abord préciser quelles sont les quantités qu'on a réellement, car on travaille sur des chiffres qui n'ont pas été vérifiés sur le terrain».D'ailleurs, les résultats du dernier appel d'offres pour la recherche et l'exploration ne plaide pas pour la précipitation.Il y avait en plus «11 parcelles qui concernaient le gaz de schiste, on a même modifié la loi pour permettre qu'elles soient exploitées, mais aucune sollicitation», observe M. Zouioueche.Selon le ministre, les réserves de gaz de schiste récupérables se situent entre 25 000 et 30 000 mds de m3. Il s'agira d'abord de déterminer «comment l'exploiter et dans quelles conditions. Le faire tout de suite risque de donner un prix de revient du gaz produit plus cher que le prix de vente», prévient l'ancien responsable. D'autant que l'Algérie n'a pas «les moyens techniques et matériels» dont disposent les Etats-Unis.La situation plaide pour l'attente, d'autant que «la production de cette ressource doit répondre à des normes environnementales strictes», précise M. Terai. Le problème majeur reste celui de l'eau nécessaire à la fracturation hydraulique, d'où la nécessité «d'étudier au cas par cas, gisement par gisement, la question de l'approvisionnement en eau».Quant à la technique, l'Algérie dispose «de compétences maîtrisant les différents métiers de l'amont» et encourager le privé national en matière d'offres de service pétrolier constitue «la seule voie durable pour développer les ressources non-conventionnelle», souligne-t-il.Nazim Zouioueche estime cependant que temporiser pourrait permettre de bénéficier de l'avancée technologique qui réduirait dans les années à venir les coûts de production de cette ressource, qui ne devrait pas intervenir en Algérie «avant 15-20 ans.»Selon l'Alnaft, l'Algérie a besoin d'investir 300 milliards de dollars pour pouvoir produire 60 milliards de mètres cubes par an de gaz de schiste.




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