Algérie

Le gaz algérien en difficulté


Avec des exportations d'hydrocarbures en baisse de 25,78% sur les trois premiers mois de l'année en cours et des exportations hors hydrocarbures en chute de 12,06% sur la même période, les exportations algériennes, tous produits confondus, marquent le pas. En termes chiffrés, elles ont baissé de 33,04% vers l'Italie, de 31,22% vers la France, de 52,83% vers l'Espagne, de 20,52% vers la Turquie, et de 57,40% vers la Grande-Bretagne, pour ne citer que ces pays-là.Exportant essentiellement du gaz naturel vers ces pays, l'Algérie voit ainsi le volume du combustible bleu chuter de manière vertigineuse dans ces marchés. Et la situation risque encore de se détériorer avec l'arrivée de nouveaux venus sur le marché européen comme les Etats-Unis et l'Australie.
Ceux-ci proposent de gros volumes à destination du Vieux Continent, favorisant une baisse des prix et jouant sur les économies d'échelle. L'Algérie, dont la production suit depuis quelques années une trajectoire descendante, ne peut y faire face.
Pour le moment, elle se retrouve en mauvaise posture. Et pour ne rien arranger, un de ses partenaires les plus importants en Europe, l'Espagne en l'occurrence, lui demande de réviser les prix du gaz naturel convenus dans les contrats à long terme conclus entre les deux partenaires, il y a quelques années. L'Espagne menace même de porter l'affaire devant une instance arbitrale international si la partie algérienne ne se pliait pas à ses exigences.
En voulant agir par ce biais, la partie espagnole affirme vouloir adapter les contrats internationaux de gaz naturel aux circonstances actuelles du marché. Dans le temps, l'Algérie occupait une bonne position sur le marché de l'énergie en Espagne, mais les bourrasques qui y soufflent semblent avoir réduit la visibilité pour Sonatrach qui a cessé d'être le premier fournisseur de gaz naturel de ce pays. Une position désormais occupée par les Etats-Unis.
En février dernier, le gaz naturel américain représentait en effet 27% des importations espagnoles, selon les données de Cores, la société espagnole chargée de maintenir les stocks stratégiques de produits pétroliers et de contrôler les stocks de l'industrie des hydrocarbures. Au-delà du marché ibérique, les perspectives en matière d'exportations restent relativement moroses.
Il est vrai que la demande mondiale de gaz continuera à augmenter jusqu'à 2024, selon un rapport de l'AIE, mais la consommation devrait, y est-il mentionné, croître à un taux annuel moyen de 1,6% d'ici à 2024, revenant à la tendance d'avant 2017. Il est cependant peu probable que la forte croissance de 2018, une année en or pour le gaz naturel, devienne la norme à l'avenir en raison du ralentissement de la croissance économique, du potentiel décroissant de conversion du charbon au gaz et du retour à des conditions météorologiques moyennes.

Youcef SALAMI
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