Algérie

Le gasoil pourrait être porté à 15 dA le litre



Le gasoil pourrait être porté à 15 dA le litre
Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le président de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Noureddine Cherouati, a indiqué que cette augmentation « sera en moyenne de l'ordre de 10% par an pendant 10 ans ». Motif : donner un coup de frein à la consommation d'un carburant « coûteux et polluant », selon ses explications. Cette augmentation vient également, ajoute-t-il, « en application de l'article 9 de la loi 05-07 sur les hydrocarbures qui prévoit d'aligner dans les 10 prochaines années le prix de brut entrée raffinerie vendu sur le marché national à celui exporté vers l'étranger ». Facturé à la pompe à 13,70 DA le litre, le prix du gasoil n'a pas changé depuis 2005. En outre, M. Cherouati note que cette augmentation vise à « rattraper l'inflation » et compenser les besoins d'investissement de Sonatrach, qui mène un programme de rénovation des raffineries. La production nationale de gasoil est de 5,5 millions de tonnes/an.La consommation nationale de ce carburant est en nette croissance ces dix dernières années avec une évolution de 9,7%. Le différentiel est couvert par les importations. Rien que pour l'année 2009, l'Algérie a importé 500 000 tonnes de gasoil pour un montant de 300 millions de dollars. L'orateur a confirmé que le dossier portant sur la majoration des prix « est ficelé et sera présenté bientôt au gouvernement ». Par ailleurs, l'augmentation des prix concernera, selon ce responsable, les autres carburants, notamment l'essence d'ici 2013, à l'exception du GPL/C. Aucun niveau de majoration n'a été fixé pour le moment. Il y a lieu de souligner que le principe d'augmenter les prix est fortement partagé par plusieurs représentants du gouvernement. Le ministre de l'Energie et des Mines et celui des Transports avaient estimé, en novembre dernier, que l'Algérie est appelée à revoir les tarifs des différents carburants eu égard à la consommation qui connaît une hausse vertigineuse.« La consommation nationale des carburants routiers classiques que sont les essences et le gasoil, s'élevait à plus de 10 millions de tonnes en 2008. Dans les années à venir, cette consommation ne cessera de croître, elle atteindra près de 15 millions de tonnes en 2019, même dans le cas de la mise en place d'un système de maîtrise de la croissance. Le rythme de croissance de la consommation de carburants est très élevé et avoisinait les 13% ces dernières années et le gasoil constitue 75% de la demande totale en carburants routiers. Ce rythme de croissance record a conduit à l'absorption de toute la production nationale de produits raffinés », avait estimé Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Amar Tou, ministre des Transports, avait, quant à lui, mis l'accent sur l'urgence de rationaliser la consommation des carburants. Si l'on croit ces voix officielles, il y est fort à parier que cette augmentation n'est qu'une question de temps. A moins que les députés de l'APN y mettent leur veto. On se souvient d'ailleurs de la levée de boucliers suscitée suite à la proposition portant réajustement des prix des carburants contenue dans le projet de loi de finances 2008. Sur un autre plan, cette éventuelle augmentation risque d'avoir des répercussions néfastes sur le pouvoir d'achat des Algériens, déjà malmené. D'autant que le gasoil est largement utilisé dans les secteurs de l'agriculture et du transport. Et il va sans dire que les transporteurs et les agriculteurs n'éprouveront aucune gêne à répercuter ces majorations sur leurs services et les produits de consommation.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)