Algérie

LE GALVAUDAGE DES COMPREHENSIONS



La démocratie ne serait-elle en définitive qu'assimilable à une travailleuse du sexe livrée à un proxénétisme guindé soumis à la volonté de faux prophètes ' On est tenté de le croire quand toutes ses facettes et ses déploiements à travers le monde censés engendrer la liberté et le bonheur ont prouvé leur stérilité et leur échec.Quelle liberté et quel bonheur pourrait se targuer détenir un Taïwanais, un Singapourien, un Japonais heureux de se voir interdire de mâcher un chewing-gum dans un lieu public ' Au nom du respect de l'autre, on écorche sa propre liberté et la quête du bonheur est tributaire de la mouvance vivrière des autres. On se demande par exemple et par prolongement pourquoi le Catalan, le Bolivien, le Libanais, le Mexicain, l'Algérien et bien d'autres nombreux encore se sont subitement mis en grande colère et quel sens voudraient-ils donner à la démocratie. On doit comprendre que le fondement de ce qui est réclamé et exigé est la justice et la dignité. Mais il est douteux que les marcheurs et les protestataires sachent quels en seraient leur architecture et leur contenu.
On accuse à la légère une crise économique mondiale comme étant la source première des multiples maux qui secouent aujourd'hui les hommes. Elle n'en est qu'une onde visible d'une autre crise plus vaste, plus profonde et plus mordante. C'est d'un bouleversement civilisationnel qu'il s'agit et on se contente de rafistolages dérisoires en abusant d'un vocabulaire qui ne sied plus. On galvaude des compréhensions de la démocratie, de la justice et de la dignité comme si le temps s'était arrêté alors qu'il est sans doute question de s'adapter à la bourrasque d'une nouvelle civilisation qui naît. La révolution industrielle a fait son temps. La grande inquiétude des hommes est de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Faute de lueur, les plus infortunés conjuguent la démocratie et la liberté à tous les temps ne se rendant pas compte qu'ils butent contre un mur.
Sans regarder derrière soi, ni devant soi, le tort répété des hommes a été de marcher immanquablement la tête baissée. Les yeux rivés au sol ne permettent pas de se nourrir des leçons de l'histoire.


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