Le gain prime

Réalité - Il semble que la mise en 'uvre de la formule «familles hôtes» dont les bienfaits ont été tant mis en avant par les pouvoirs publics, soit une mission impossible puisque l'esprit mercantile a pris le dessus sur les autres considérations.La promotion du tourisme local à travers la formule «chez l'habitant» a constitué, ces dernières années, l'un des axes principaux de la politique du développement de ce secteur en Algérie. Il y a plus de trois ans, l'ex-ministre du Tourisme, Smaïl Mimoune, avait, à chacune de ses sorties médiatiques, tenté de mettre en avant les bienfaits de cette formule en encourageant les «familles hôtes» à accueillir, chez elles, d'autres citoyens algériens pour les vacances. Cet axe repose, il faut le souligner, sur l'échange de visites entre les familles algériennes dans le but de découvrir les richesses du pays sans trop de dépenses.
Avec l'arrivée du ministre actuel, Mohamed Benmeradi, cette formule a été, encore une fois, réitérée, mais il semble que sa mise en 'uvre sur le terrain soit une mission impossible, puisque l'esprit mercantile a pris le dessus sur les autres considérations. Et chaque citoyen tient à tirer profit, au maximum, des atouts touristiques de sa localité de résidence.
Tout récemment, le secrétaire d'Etat auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, a reconnu, dans une émission télévisée, la difficulté de faire aboutir cette politique, ajoutant que les divers projets mis en 'uvre par les pouvoirs publics pour la réalisation de nouvelles structures d'accueil sont à même de satisfaire la demande locale et à des prix raisonnables.
Le même responsable a reconnu que les hôtels ne répondent pas aux attentes des Algériens qui désirent passer leurs séjours touristiques dans une ambiance familiale «avec leur propre cuisine, et toutes les autres commodités». La construction de structures d'accueil sous forme de bâtiments, où chaque famille pourra occuper un appartement est, selon lui, la solution idéale. A cela s'ajoute, bien évidemment, la cherté des tarifs des hôtels particulièrement durant la saison des grandes vacances.
Il faut reconnaître que les pouvoirs publics avaient affiché, au début, leur bonne volonté en s'appuyant sur l'esprit d'hospitalité des familles algériennes. Mais la course derrière l'argent et l'esprit matérialiste qui ne cessent de prendre de l'ampleur au sein de notre société sont à même d'anéantir toute initiative dans ce sens.
En fait, voir les gens possédant des habitations situées dans les zones côtières, préférer louer leur demeure plutôt que d'y accueillir leurs proches reflète, on ne peut plus clairement, cette attitude mercantile, alors qu'auparavant ces mêmes Algériens se faisaient un plaisir à y recevoir les leurs.
Autres temps, autres m'urs, dit-on. Quant au développement du tourisme local, les décideurs devraient chercher d'autres voies.