Algérie

Le G20, une affaire non classée pour l'Afrique



Même si l'idée de réformer le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale a été quelque peu occultée lors du dernier sommet du G20 à Pittsburgh (USA), les Africains se rebiffent à nouveau en Turquie afin d'émettre le v'u d'être représentés au sein du G20 pour participer aux discussions sur l'aide à leur continent. S'il paraît donc acquise que la refonte du FMI fera son petit chemin à travers, d'abord, la décision de transférer, avant l'année 2011, d'au moins 5% des quotes-parts du FMI aux pays émergents et en développement dynamique et d'« au moins 3% » supplémentaires des droits de vote, les pays africains entendent mettre à profit cette lueur d'espoir afin que leur continent puisse en bénéficier. « Il faut qu'il y ait au moins une place pour presque un milliard d'Africains qui ont besoin d'être entendus », a expliqué le ministre camerounais des Finances, Lazare Essimi Menye, lors d'une conférence de presse en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.Pour ainsi dire, les Africains misent sur leurs partenaires économiques pour faire entendre leur voix au sein du G20 qui vient s'ériger en un « Forum de coopération économique internationale », finalisant un deal minutieusement calculé entre les grandes puissances et les pays émergents. « Nos partenaires devraient accepter que nous sommes les mieux placés pour leur expliquer ce qui pourrait être le mieux pour l'Afrique », déclare le grand argentier du Cameroun. Il faut dire que les Africains ne disposent pas de cartes maîtresses capables de peser sur le levier de l'économie mondiale. Lors de la première réunion du G20 consacrée à la crise, ayant eu lieu à Washington, le seul pays africain qui a été convié est l'Afrique du Sud. Il est vrai que l'Afrique du Sud ne représente pas grand-chose sur l'échiquier économique mondial, mais l'invitation du George W. Bush, désormais ex-président des USA, répondait à d'autres considérations que celles d'ordre économique. L'Arabie Saoudite, le seul pays arabe convié à l'entrevue de Washington était, elle, invitée grâce à son poids financier car la crise était beaucoup plus une crise financière et la nécessité de mobiliser les fonds se posait avec acuité.Les Africains ont décidé de revenir à la charge à l'occasion des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, organisées à Istanbul (Turquie). C'est le ministre camerounais des Finances qui s'est chargé de faire entendre la voix de Africains. Pour lui, le sous-développement de l'Afrique est lié quelque peu au fait que « les décisions soient prises trop loin ». « Lorsque notre destin est discuté, il nous paraît important que nos opinions puissent être prises en compte », a appuyé le ministre nigérien des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine. « Le G20 ne peut pas continuer à ignorer plusieurs centaines de millions d'Africains », a également considéré le ministère sénégalais des Finances, Abdoulaye Diop.L'intervention des ministres africains des Finances sonnait comme une mise au point adressée aux deux institutions de Bretton Woods. Au lendemain de la réunion du G20, l'Union africaine (UA), elle, a estimé que le continent africain « ne doit pas être marginalisé » et doit « être considéré comme un partenaire ». A signaler aussi que l'Afrique demeure le seul continent qui n'est pas représenté d'une façon permanente au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.


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