1.-Contrairement à certaines supputations d'experts algériens, la demande mondiale d'hydrocarbures risque d'être mitigée selon l'Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE) pour 2016/2017 dans son rapport 2016. Selon ce rapport, la faible progression des échanges et les distorsions du système financier assombrissent les perspectives de la croissance économique mondiale. Selon ces prévisions, la croissance de l'économie mondiale sera de 2,9 % en 2016 et de 3,2 % en 2017. Pour la croissance des plus importantes économies avancées elle « sera modérée », relevant qu'aux Etats-Unis, où la forte progression de la consommation et de l'emploi « est neutralisée par l'atonie de l'investissement », la croissance s'établira, d'après les estimations, à 1,4% en 2016 et à 2,1% en 2017.Pour la zone euro, elle devrait atteindre, selon les nouvelles prévisions, 1,5% en 2016 et 1,4% en 2017, avec 1,8% (2016) et 1,5% (2017) en Allemagne, et, en 2016 et 2017, de 1,3% en France et de 0,8% en Italie. Au Japon, la croissance restera « faible » et en « demi-teinte » pour se situer à 0,6% en 2016 et 0,7% en 2017. La Chine devrait continuer à faire face à des difficultés à mesure qu'elle rééquilibre son économie, se détournant d'une demande tirée par le secteur manufacturier au profit des biens de consommation et des services. La croissance chinoise, selon le rapport, devrait atteindre 6,5% en 2016 et 6,2% en 2017 et l'Inde, « poursuivra sa forte croissance avec 7,4 % en 2016 et 7,5 % en 2017 ». Cela confirme le rapport d'avril 2016 du FMI « Perspectives de l'économie mondiale » sur le climat mitigé de l'économie mondiale 2016/2017.2.-Qu'en est-il de l'impact de ce faible cours du pétrole sur l'économie algérienne, 97% des recettes en devises dépendant directement et indirectement avec les dérivées, des hydrocarbures ' Durant les huit premiers mois de 2016, les exportations algériennes ont chuté de 29%, à 17,56 milliards de dollars contre 24,71 milliards durant les huit premiers mois de 2015, les exportations des hydrocarbures, ayant représenté 93,73% du total des exportations avec 16,46 milliards de dollars mais avec les dérivées d'hydrocarbures 97%. Les importations, dont certaines sont incompressibles, quitte à étouffer tout l'appareil productif et aller vers une inflation à deux chiffres, ont baissé de 11,8% pour s'établir à 31,56 milliards de dollars contre 35,78 milliards par rapport à 2015.De ce fait, le déficit commercial de l'Algérie a atteint 13,997 milliards de dollars contre 11,06 milliards à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 26,5%, selon les chiffres des Douanes publiés le 21 septembre 2016, ne comptabilisant ni les transferts des services, ni les transferts légaux de capitaux ce qui donnerait un déficit environ 20 milliards de dollars pour les huit premier mois 2016, d'environ 30 milliards de dollars fin 2016 avec une sortie de devises- biens-services-transfert de capitaux- qui approchera les 60 milliards de dollars fin 2016. Aussi, comme je l'avais annoncé il y a deux ans (voir www.google.com 2014), il faut s'attendre à l'épuisement du fonds de régulation des recettes fin 2016. Mais, il ne faut pas vivre comme un drame le déficit budgétaire, comme en témoigne les importants déficits des pays développés. Mais, si on relance l'appareil productif en 2016, qui ne sera rentable que vers 2020/2015, rentabilité conditionnée par de profondes réformes structurelles en 2016- tenant compte de la quatrième révolution économique, loin des schémas dépassés des «industries industrialisantes» des années 1970.3.-En résumé, la détermination du prix du pétrole, (le prix du gaz lui étant indexé) dépendra d'une entente entre d'une part et l'Arabie Saoudite et la Russie qui a atteint un niveau record de production début septembre 2016, et 2016 et l'Arabie Saoudite Iran qui veut revenir à son quota avant les sanctions de plus de quatre millions de barils jour. A cela il faudra ajouter l'accroissement futur de la production fin 2016/2017 du Nigeria, de la Libye, l'Irak et du Kazakhstan avec l'entrée en production d'un important gisement en décembre 2016 , sans compter els USA qui avec le pétrole et gaz de schiste a bouleversé toute la carté énergétique mondiale (1). Le futur prix d'équilibre sera fondamentalement déterminé par une entente entre les USA et l'Arabie Saoudite, alliés stratégique. Mais le déterminant sera la croissance de l'économie mondiale avec des incidences négatives ou positives sur les pays producteurs, du fait de l'interdépendance des économies. En cas d'une faiblesse de la croissance, la stabilisation des cours du pétrole sera difficile à se réaliser, tout au plus le cours devrait fluctuer entre 45/50 dollars. En cas d'une légère reprise, il pourrait fluctuer entre 50/60 dollars entre 2017/2020.En cas d'une reprise forte entre 2017/2020, il pourrait progressivement fluctuer entre 60/70 dollars. En cas d'une crise équivalente à celle de 2008, il descendrait en dessous de 40 dollars. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.(1) - Interview sur ce sujet quotidien gouvernemental arabophone Chaab 25/09/2016 - à la télévision Ennahar 24 septembre 2016- Le professeur Abderrahmane sera sur le plateau pendant 25 minutes à la télévision Ennahar sur ce sujet le 25/09/2016 14h-14h30(*) Professeur des Universités, expert internationalTwitter
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Posté Le : 25/09/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane MEBTOUL
Source : www.maghrebemergent.info