Algérie

le futur centre de gravité de la capitale



le futur centre de gravité de la capitale
Aux abords et tout autour de Oued El Harrach, de nouvelles infrastructures verront le jour à l'horizon 2015. En plus de la dépollution
de l'oued, plusieurs infrastructures d'utilité publique seront érigées et modifieront complètement le paysage actuel.
Concernant les rejets industriels, nous implanterons, en collaboration avec le ministère de l'Environnement, une station d'épuration dans la zone industrielle de Oued Smar, une deuxième à Gué de Constantine et la troisième à Baba Ali. La zone de oued El Harrach s'érigera en un pôle d'attraction ouvert à un large public. A l'horizon 2015, des infrastructures sportives, des piscines, des espaces de détente, des aires de jeux seront réceptionnés et mis à la disposition des citoyens». C'est du moins ce qu'a déclaré Smaïn Amirouche, directeur des ressources en eau, dans un entretien accordé la semaine dernière à El Watan.
Dans un souci de mieux exposer ce projet soumis à une commission interministérielle pour approbation, le spécialiste en hydraulique a jugé utile de préciser que le principal cours d'eau, long de 65 km, prend sa source au piémont de Chréa (Blida). Avant de se jeter dans la mer, il traverse la wilaya d'Alger en parcourant 18,2 km. «Oued El Harrach est identifié par deux problématiques : celle de la pollution occasionnée par les rejets domestiques et les déchets industriels, et celle liée aux inondations. Comme solution, un schéma général d'assainissement a été mis en 'uvre. Il consiste à canaliser les eaux usées à travers des collecteurs vers la station d'épuration de Baraki, déjà opérationnelle depuis 2009, et dont la capacité est de 900 000 équivalent habitants.
Depuis le 4 avril, une tranche de la station a porté sa capacité de traitement à 1,8 million équivalent habitants, soit 300 000 m3. Parallèlement, les collecteurs de Baba Ali et de Oued Kerma ont été mis en place. Ainsi, on a éliminé les rejets des eaux usées dans l'oued. Concernant les rejets industriels, nous implanterons, en collaboration avec le ministère de l'Environnement, une station d'épuration dans la zone industrielle de Oued Smar, une seconde dans la zone de Gué de Constantine et la troisième dans celle de Baba Ali. En conséquence, le problème de la pollution sera définitivement éliminé», a expliqué M. Amirouche. La seconde problématique de l'oued est associée aux inondations.
«Aux débordements récents, nous évoquons ceux de 1906 qui furent catastrophiques. Tenant compte de ces inondations centennales, nous avons entamé des travaux dans le lit de l'oued pour supprimer les principaux goulots d'étranglement et procéder aux élargissements. Pour faire face au problème des inondations, je rappelle que la wilaya a relogé plus de 1000 familles», a encore informé le directeur. Notre interlocuteur a cependant précisé que dans le cadre de la coopération, un groupement sud-coréen a achevé une étude d'aménagement global de Oued El Harrach. Conjointement, une étude d'aménagement de la baie d'Alger a été lancée par la wilaya.
«La zone de Oued El Harrach sera le futur centre de gravité de la capitale. Autour de cet oued, plusieurs infrastructures seront réalisées. Citons, entre autres, la Grande Mosquée, le Musée de l'Afrique, la Cité des sports du Caroubier, la gare ferroviaire à côté de l'hôpital Zemirli et le stade de Baraki. Au sein du siège de la wilaya, on préfère associer à ces futures réalisations l'effet d'une contamination positive. Toutefois, nous allons conclure pour un montant de 38 milliards de dinars un marché avec le groupement Daewoo et Cosider afin de lancer les travaux d'aménagement qui seront couronnés par une véritable requalification de Oued El Harrach», a encore renchéri M. Amirouche.
D'après lui, cette opération nécessite d'abord un recalibrage et un reprofilage de l'oued sur 18,2 km, à telle enseigne que son élargissement atteindra en moyenne 100 m de large, ce qui permettra, à coup sûr, l'évacuation de la crue centennale, soit un débit de 2500 m3 par seconde. «Comme autre solution aux inondations, nous avons opté pour l'élévation sur les deux rives des murs en béton de 9 m de hauteur sur 4 km au niveau de la localité des Trois Caves et au centre-ville», a ajouté notre vis-à-vis. L'autre action à engager est l'abaissement du lit de l'oued sur 6 km. Le cours d'eau sera relativement navigable. L'accès y sera permis aux petites embarcations de loisir. La troisième action consistera à pomper les eaux épurées et les relâcher dans l'oued grâce à une station de refoulement.
La quatrième action se limitera à disposer les jardins filtrants, définis comme des bassins de retenue d'eau favorisant l'évolution des plantes aquatiques. Jouissant d'une capacité d'absorption de l'azote contenu dans l'eau, ces végétaux sont désignés comme de véritables agents de dépollution. La dernière action se chargera de mettre en place un dispositif de surveillance de la qualité de l'eau. Des préleveurs automatiques transmettront les informations au centre de traitement. Il y aura aussi un système de surveillance des crues. «Nous avons envisagé une opération de verdissement.300 000 arbres et 120 000 arbustes seront plantés dans cette zone, qui s'étale sur 300 hectares. L'autre possibilité consiste à réintroduire dans cet espace les variétés de plantes aquatiques et les différentes espèces d'oiseaux et de poissons», a déclaré le même interlocuteur.
Comme infrastructures, il y aura 6 stades en gazon, 6 terrains de basket-ball, 4 de handball, une piscine, des aires de jeux, une marina en bois, des pistes cyclables et des pistes de jogging. Il y aura aussi 10 passerelles et des ponts pour piétons, aménagés pour des personnes à mobilité réduite. «Il y a cette volonté politique rompue à régler la problématique de l'eau et de l'assainissement. Il y a également cette tendance d'aller vers l'amélioration des conditions de vie et du cadre de vie des citoyens. Au début, la priorité était accordée à l'eau potable. Aujourd'hui, elle est desservie H/24 à Alger. On passera à l'amélioration de l'environnement, et le projet de l'aménagement de oued El Harrach n'est qu'un commencement», a conclu le représentant du secteur de l'hydraulique.




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