En Algérie, le caroubier est un arbre qui pousse à l'état sauvage. Son fruit, la caroube, est pourtant un ingrédient de plus en plus demandé sur le marché international agroalimentaire, tant pour l'alimentation humaine qu'animale. C'est à partir de ce constat que Abdelhak Boublenza, entrepreneur à Tlemcen, a décidé de se lancer dans la production et l'exportation de la pulpe de caroube. «Â Nous avions d'abord pensé à nous tourner vers la transformation de la graine de caroubier, mais nous nous sommes rendu compte assez rapidement que le marché est contrôlé par deux multinationales…Nous avons alors opté pour la transformation de la pulpe, qui offre aussi de belles perspectives », expliqueM Abdelhak Boublenza, président fondateur de la société  Boublenza, Caroube et dérivés, pour laquelle il a fait construire en 2007 une usine, située à Zenata, dans la wilaya de Tlemcen. «Â En 2009, précise Abdelhak Boublenza, nous avons produit 500 tonnes de pulpe que nous avons exportées vers l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Amérique latine et l'Asie. 500 tonnes seulement, car nous sommes en phase de rodage, mais notre capacité de production actuelle s'élève à 5 000 tonnes/an, que nous pourrons porter facilement à 10 000 tonnes, en doublant nos effectifs, actuellement de 16 personnes.Ensuite, nous pourrons encore augmenter nos capacités de production en passant au 3x8, lorsque le moment sera venu. Notre objectif, pour 2011, est d'exporter 10 000 tonnes ». Dix mille tonnes de caroube exportées en 2011, l'objectif semble tout à fait réaliste au regard de la production et de la demande mondiales. Côté production, le total mondial ne s'élève en effet qu'à 300 000 tonnes de gousses, 30 000 tonnes de graines et environ 240 000 tonnes de pulpe. Or, la demande est en hausse, particulièrement sur l'immense marché sino asiatique.«LA PULPE DE CAROUBE ALGÉRIENNE EST LA MEILLEURE»«En plus, relève Abdelhak Boublenza, la qualité de la pulpe de caroube algérienne est la meilleure au monde !». Mais, pour cet ingénieur hydraulicien diplômé à Toulouse, et précédemment créateur d'un bureau d'études et d'une entreprise de BTP, ce don de la nature ne demande qu'à àªtre optimisé par le travail. «Â En Algérie, le caroubier, arbre aussi typiquement méditerranéen que l'olivier, pousse à l'état sauvage. Ainsi, au-delà de la mise en place des processus de transformation de la pulpe, nous avons engagé des travaux de sélection de plants afin d'aboutir à l'amélioration des qualités du caroubier, puis de le planter à grande échelle».Pour ce travail de recherche et de développement, Abdelhak Boublenza peut compter sur la faculté agroalimentaire de l'Université de Tlemcen, dont le niveau d'excellence est désormais reconnu au plan international. Toutes les belles perspectives ne pourront pourtant se réaliser pleinement que si certains freins actuels sont surmontés. «Â Actuellement, nous sommes pénalisés par les contraintes de transport maritime, qui nous coûte cher, 55 dollars la tonne depuis l'Algérie vers l'Asie, contre seulement 15 dollars au départ de l'Espagne.Outre la bureaucratie portuaire, une autre difficulté vient de notre système bancaire, encore trop peu orienté vers les services aux entreprises d'exportation. Mais, d'une manière ou d'une autre, nous surmonterons ce handicap », affirme Abdelhak Boublenza.
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Posté Le : 07/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Meziane Atmani.
Source : www.horizons.com