Algérie

Le front social force la main au gouvernement



Le front social force la main au gouvernement
Sachant que les entrées en devises se sont amenuisées et que des centaines de projets attendent un financement, le gouvernement n'a plus les moyens d'acheter la paix sociale à n'importe quel prix.Ce n'est pas fini. La tension s'accentue au sein du front social. Les secteurs d'activités manifestent à tour de rôle leur ras-le-bol. Des mouvements de grèves perlées sont observés presque chaque semaine. D'autres actions se préparent. L'amélioration des conditions de travail et l'augmentation des primes sont les maîtres-mots de ces actions. Depuis un mois, les esprits ne décolèrent pas. Après les cheminots, les praticiens de la santé et les fonctionnaires des collectivités locales, c'est au tour des vétérinaires de hausser le ton. L'Union algérienne de vétérinaires (UAV) a saisi la veille du mois sacré pour déclencher un mouvement de grève de trois jours histoire de réclamer l'amélioration des conditions de travail. Cette grève est la deuxième du genre en l'espace de deux mois. L'UAV réclame des promotions et la modernisation de la direction générale des services vétérinaires. Il faut reconnaître que la grève des cheminots qui a paralysé le transport, pendant dix jours, a ouvert la brèche aux revendications au sein du front social. Cette situation complique davantage la tâche au gouvernement. Face à la baisse des prix du pétrole et la chute des recettes de changes du pays, l'équipe Sellal se retrouve dans l'embarras. Comment apaiser la colère sociale' Telle est la question fatidique qui embarrassel'Exécutif. Ce dernier ne peut plus se permettre les excès et céder aux revendications des uns et desautres. Sachant que les entrées en devises se sont amenuisées et que des centaines de projets attendent un financement, le gouvernement n'a pas les moyens pour acheter la paix sociale à n'importe quel prix. Cette recette qui a bien fonctionné à l'époque de l'embellie financière, n'est plus valable désormais. Lors de la réunion de la tripartite tenue dimanche dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a avoué que les réserves de changes se sont fortement contractées et s'établissent actuellement à 106,9 milliards de dollars contre 143 milliards à la fin décembre de 2015. Les réserves de changes auraient donc diminué de 35 milliards en seulement six mois, principalement en raison de la chute des recettes des hydrocarbures. Les réserves de changes s'élevaient à 194 milliards de dollars fin 2013. Cette déclaration résume parfaitement le défi auquel est confronté le pays.Le gouvernement est condamné à trouver des solutions alternatives pour réduire les conséquences de la crise sur le pays et assurer d'autres sources de financement pour le maintien de ses projets. Connaissant parfaitement sa situation, le front social tente de forcer la main au gouvernement pour obtenir ses revendications. A défaut de la satisfaction des revendications, les syndicats vont reprendre leur mouvement de grèves. C'est le cas d'ailleurs des cheminots. Malgré le fait qu'un accord a été conclu avec la direction de la Sntf, pour la prise en charge des revendications, il n'en demeure pas moins que la menace persiste toujours. Ces derniers comme tous les autres secteurs d'activités vont revenir à la charge à la veille de la rentrée sociale. Ce qui démontre que le gouvernement ne sera pas épargné par la fronde sociale.


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