Algérie

Le front social en ébullition FORTE PRESSION SUR LE GOUVERNEMENT



L'Université risque de connaître des perturbations
Six syndicats autonomes ont accordé leurs violons et appellent à une grève générale dans 23 wilayas du pays.
Après les marches populaires organisées par le Comité national de défense des droits des chômeurs dans les wilayas du sud du pays, place aux grèves chez les corporations. A partir d'aujourd'hui, plusieurs secteurs névralgiques seront paralysés dans 23 wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux.
Il s'agit des secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la santé et de l'administration publique qui observeront une grève de trois jours à l'appel de six organisations syndicales.
Ces syndicats qui sont le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) ont décidé de reconduire le mouvement de protestation pour faire aboutir leurs revendications.
Celles-ci sont inhérentes à la révision de la prime de zone et celle du poste spécifique en les calculant sur le nouveau salaire de base et avec un effet rétroactif à partir de 2008.
Ces syndicats autonomes refusent ainsi d'accorder du répit au gouvernement, confronté à une forte ébullition du front social.
Selon le Snapap, les contestataires tiendront, mardi prochain, des rassemblements devant les sièges des wilayas concernées pour réitérer les mêmes revendications posées depuis plusieurs mois.
Ce mouvement de protestation intervient dans un contexte particulier marqué par la montée au créneau des chômeurs dans les wilayas du Sud pour réclamer l'emploi et la justice sociale.
Ces grèves, qui ne manqueront pas de pénaliser les populations locales, viennent rappeler au gouvernement que sa politique de l'achat de la paix sociale adoptée depuis plus de deux ans n'a pas entièrement payé. Mieux, cette politique a échoué à contenir les mouvements sociaux. Il reste, en effet, des problèmes à régler avant de songer à inscrire le pays dans une perspective de développement durable.
«Tant que les problèmes sociaux ne sont pas dépassés et réglés une bonne fois pour toutes, au même titre que les problèmes politiques, on ne peut pas parler de développement économique», estime un observateur. Mais la question lancinante qui se pose avec acuité, c'est comment avec tout l'argent dépensé, on n'a réglé aucun problème de société.
Durant cette dernière décennie, l'Algérie a dépensé plus de 500 milliards de dollars, mais, paradoxalement, ni le problème du chômage ni celui du logement et encore moins celui des salaires des corporations n'a été résolu.
Pis encore, avec cette cagnotte colossale, on n'a offert aux Algériens aucune ville, aucun aéroport, aucun complexe sportif respectable.
Autre question: pourquoi le gouvernement ne veut pas assumer son échec'
La logique aurait voulu qu'à chaque mouvement de protestation, le ministre du secteur concerné engage le dialogue avec les représentants des grévistes. En cas d'échec, il rend des comptes avant de démissionner comme cela se fait dans les pays qui se respectent. Or, en Algérie, aucun ministre n'a jugé utile de jeter le tablier malgré le pourrissement de la situation. Même quand ils sont au coeur de scandales de corruption, ils se maintiennent et cherchent à influencer la justice au lieu de démissionner pour la laisser faire son travail.
Pour revenir à la grève des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, il convient de souligner qu'elle n'est pas la seule à être déclenchée ces jours-ci. Hier, c'était les travailleurs des assurances, les employés du ministère de la Solidarité nationale et le personnel de l'enseignement supérieur. Demain, c'est le tour des boulangers de déclencher une grève générale pour demander une augmentation substantielle du prix du pain.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)