Algérie

Le Front Polisario plaide sa cause à la cour européenne



Le Front Polisario plaide sa cause à la cour européenne
La présentation des plaidoiries « augure de belles perspectives » pour la résolution du conflit au Sahara occidental, a affirmé, à l'issue de cette audience, M'hamed Kheddad, membre du secrétariat national du Front Polisario. « C'est un pas vers la démystification de la position de l'UE vis-à-vis du conflit du Sahara occidental », a-t-il ajouté. Se félicitant du verdict rendu, en première instance, le 10 décembre 2015, par le Tribunal européen suite au recours introduit par le Front Polisario pour empêcher le pillage des richesses naturelles du Sahara occidental occupé, Kheddad a estimé que ce jugement « demeure de rigueur ».« Nous n'avons pas entendu, aujourd'hui, quoi que ce soit qui puisse remettre en cause ses fondements », s'est-il félicité en mettant l'accent sur la reconnaissance par le Tribunal européen, dans son arrêt, du « Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui », relevant que « ni l'Espagne, ni le Portugal n'ont contesté, dans leurs plaidoiries ce statut ». Il a souligné également que « la souveraineté du royaume du Maroc sur le Sahara occidental n'est reconnue ni par l'Union et ses Etats membres ni, plus généralement, par l'ONU », insistant sur « l'absence de tout mandat international susceptible de justifier la présence marocaine sur ce territoire ». Dénonçant le « double langage » de l'UE qui soutient, officiellement, les efforts du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution juste et équitable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui, Kheddad a estimé que les accords de l'UE avec le Maroc incluant les territoires du Sahara occidental constituent « une reconnaissance tacite » de l'occupation marocaine.Seulement trois pays européens ont défendu l'accord agricole avec le MarocToutefois, sur les 28 Etats membres de l'UE qui avaient décidé de faire appel de la décision du Tribunal européen, seul cinq en l'occurrence l'Allemagne, la France, l'Espagne, le Portugal et la Belgique, se sont constitués partie aux côtés du Conseil de l'UE. Mais au bout du compte, l'Allemagne s'est désistée, alors que la Belgique qui a présenté un mémoire s'est absentée à l'audience. « Il n'y a que les anciennes puissances coloniales, la France, l'Espagne et le Portugal qui, depuis des siècles, sucent le sang des peuples africains, qui sont les fervents défenseurs de l'occupation marocaine », a fait remarqué Kheddad.Le Front Polisario a saisi le Tribunal de l'UE pour demander l'annulation de l'accord à l'égard du Sahara occidental au motif que cet accord a vocation de s'appliquer également à ce territoire occupé depuis 1975 par le Maroc. Le Tribunal qui a annulé l'accord a considéré que le Conseil avait manqué à son obligation d'examiner, avant l'adoption de l'accord, s'il n'existait pas d'indice d'une exploitation des ressources naturelles du territoire du Sahara occidental occupé susceptible de se faire au détriment de ses habitants et de porter atteinte à leurs droits fondamentaux. La cour a entamé mardi l'examen du pourvoi en appel du Conseil de l'UE. Le verdict est attendu dans les mois prochains.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)