Algérie

Le front du rejet s'élargit



Déjà largement affaibli par des démissions internes gênantes et une forte hostilité populaire, le panel de Karim Younès, qui vient de soumettre aux partis politiques la proposition relative à la révision de la loi électorale et celle afférente à la création d'une haute instance indépendante, chargée de la préparation, de l'organisation et de la surveillance du processus électoral, subit un nouveau revers.En faisant cette annonce mardi dernier, Karim Younès a soutenu que ces deux propositions constituaient la conclusion de l'ensemble des doléances formulées par la classe politique, les personnalités ainsi que les représentants de la société civile. Il semblerait pourtant que ce travail du panel est loin de faire l'unanimité. Des partis de l'opposition ont rejeté les propositions qu'il a rendues publiques.
Le président du Parti pour la justice et le développement, Abdallah Djaballah, pense que circonscrire le débat autour des seuls points relatifs à l'autorité indépendante pour les élections et l'organisation d'un scrutin présidentiel "pour masquer la vacance du poste de président de la République est une forme de simplification de la crise".
Il considère que la crise que vit le pays est d'abord politique et, par conséquent, "le dialogue exigé qui doit être global et souverain, trace la voie à l'application de l'article 7 de la Constitution et fixe les conditions et les mécanismes appropriés pour son application".
Abdallah Djaballah reproche au panel de mener un dialogue dont le contenu a été déterminé préalablement par le chef de l'Etat, dans "une tentative de collecte d'avis autour de la question de l'autorité indépendante pour les élections et l'élection présidentielle, sans aucune garantie à même de rassurer le peuple sur la sincérité de la démarche".
Le président du MSP n'en pense pas moins : "Si on continue de refuser de libérer le champ médiatique et d'empêcher la société d'agir, la présidentielle a peu de chances de se tenir." Et d'ajouter : "Il y a des indices qui laissent entrevoir la volonté du pouvoir de se renouveler. La vraie question est de savoir si l'institution militaire est favorable à la transition démocratique.
On n'a pas de réponse. Mais nous avons des indices qui nous font craindre une volonté de maintenir le système tel qu'il est. C'est pour cela que nous avons décliné l'invitation au dialogue." De son côté, le président du Front national algérien, Moussa Touati, estime que les initiatives du panel n'ont pas de sens, à partir du moment où ce dernier est rejeté par le peuple. Il précise que c'est pour cette raison qu'il a décliné l'invitation de Karim Younès au dialogue.

Nissa H.


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