Algérie

Le front des élections locales est ouvert



Il ne fait aucundoute, les tragiques événements et leur comptabilité macabre qui se sontaccumulés sur le front sécuritaire, ces derniers jours, dans le pays ont secouéquelque peu les certitudes de la classe politique, toutes formationsconfondues, et dont l'activité partisane, jusque-là, il faut l'avouer, étaitconcentrée, presque exclusivement, sur le terrain de manoeuvre des prochainesélections locales.A la vérité,comme la plupart n'ont rien vu venir, au détour de l'indignation d'usage et desgesticulations «historiques» face à des situations identiques par le passé, lespermanences présentement continuent de bruire, parallèlement, des conciliabulesd'usage, et de l'agitation en sous-sol, autour des listes ouvertes sur le frontdes candidatures au rendez-vous électoral, si loin et en même temps si proche,du 29 novembre prochain.A Constantine,c'est le FLN qui est le premier à avoir consommé, à partir d'aujourd'hui, lesdélais impartis au dépôt des candidatures, même si ceux-ci sont appelés,dit-on, à bénéficier d'une rallonge, étant entendu que pour la première fois deson histoire le parti fait face à une valse-hésitation des «militantscandidats» pour des motifs nombreux, dont les principaux sont à mettre sur lecompte de certaines directives émanant de l'instance exécutive présidée par Belkhadem. L'aînée d'entre elles qui semble faire désordrepour certains c'est l'instruction qui barre la route aux bureaux de kasma, dont les membres en entier étaient habitués à seporter candidats, n'autorisant plus que 2 sur un total compris entre 8 et 12membres. L'autre point d'achoppement qui a refroidi les prétentions de nombreuxpostulants est d'ordre strictement politique, en ce que les clivages àl'enseigne du mouvement interne des «redresseurs» n'ont pas étaient évacués.Les élus actuels, pour leur part, dont la gestion au sein des assembléeslocales FLN a été un échec reconnu par l'instance exécutive avec en plus uneffet néfaste sur le scrutin des législatives du 17 mai 2007, ne sont plus enodeur de sainteté et sont exclus de facto des listes de candidatures desprochaines locales par les dites directives dictées «d'en haut».Le problème«d'assèchement» des candidatures au FLN qui n'est plus, en prime, le partigagnant totalement et sans partage, semble puiser aussi ses raisons dans legrand appétit dont font montre le plus gros des troupes de «militantscandidats» qui veulent être tous logés en tête de listes, les cinq premièresplaces bien sûr, sinon rien. Dans ce registre, c'est les satellites du parti,les ex-organisations de masse, l'UGTA, l'UNJA, la famille révolutionnaire, enfants de chouhada, fils de moudjahidine, etc., qui font le pressingpour imposer leurs militants dans un bras de fer qui n'est pas terminé,assurément, à la clôture aujourd'hui de la période consacrée au dépôt descandidatures.Au RND, lemémorandum adressé à l'ensemble des bureaux de wilaya, au mois de juillet 2007,par Ouyahia semble avoir fait son effet. AConstantine, en tout cas, après les changements opérés au sein des structureslocales et la désignation du sénateur du tiers présidentiel, Abdelhamid Bencheikh, en lieu etplace du député Rafaa Abderrahmane,débarqué au motif des résultats mitigés du parti aux dernières législatives,une union sacrée, pas seulement de façade, semble se reconstruire pouraffronter en rangs serrés la prochaine échéance des élections locales. Pour cefaire, les dispositions édictées par le secrétaire général du parti dans sonmémorandum sont observées à la lettre, nous dit-on. «Sans exclusion ni marginalisation»des militants, le fait est que l'ouverture aux candidats de la société civile,hors RND, sera bel et bien consacrée, les universitaires étant la couche laplus représentée. Les ex-élus des mandats précédents un moment «excommuniés»ont été absous, depuis, de leurs échecs et pourront donc se représenter. Enmilieu rural, la démarche «innovante» est d'associer les notables àl'élaboration des listes de candidats pour adouber des «candidats méritants».Aussi vrai que la politique ce n'est pas seulement de «l'agit prop» ou du marketing, il n'est pas sûr, affirment certainsmilitants au long cours, que le RND ait trouvé, selon les dix commandements d'Ouyahia, la bonne recette pour vaincre le 29 novembreprochain.A la vérité, àConstantine des personnalités influentes et écoutées ont toujours eu leur mot àdire dans la confection des listes et cette fois-ci encore il est difficile depenser qu'on y dérogera. Sur le vieux rocher, c'est le MSP qui semble avoirperdu de sa sérénité, qui est entré dans une véritable lutte des clans entreles anciens guidés par Mustapha Benabderrahmane etles « modernes » sous l'égide du dépité Guergouri Kamel. Le bureau exécutif de wilaya est donc aujourd'huiplutôt occupé à gérer les dissensions qu'à se mettre en ordre de marche pourles élections locales.


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