Front de mer de la cité éponyme de Sidi El Houari constitue un lieu
privilégié où s'épanouit la badauderie. C'est presque un lieu de pèlerinage
vers lequel converge le visiteur occasionnel pour contempler de visu ce
qu'immortalisent les cartes postales en souvenir d'Oran. Surplombant le port, ce
boulevard est le lieu idéal pour le regard contemplatif d'admirer l'éternel
combat opposant la mer à la cité. Sur ce noble tableau, d'un éventail de
couleurs chatoyantes, figure également la statue de la Ste vierge Marie, trônant
majestueusement du haut de son piédestal, sur les hauteurs du Murdjadjo. Elle témoigne du merveilleux et prestigieux
passé de la capitale de l'Ouest qui n'a rien à envier aux grandes métropoles du
monde. L'odorat, devancé par la vue, est agréablement taquiné par l'air iodé
embaumant ce long boulevard jalonné d'un côté de palmiers centenaires et de
l'autre de buildings, de crèmeries et autres établissements de commerce
achalandés, violent contraste malheureusement avec les bidonvilles ceinturant
El Bahia. Le mausolée Sidi M'Hamed, qui agrémente
cette toile de haut prestige, délimite à l'Est ce balcon dominant le port de la
ville que ni l'érosion et encore moins les mignardises de la nature n'ont eu
raison de lui. Ce grand ouvrage d'art offre un panorama époustouflant. En cette
fin de saison estivale, période baptisée l'été indien, une ambiance
particulièrement calme règne notamment en soirée. « C'est la période idéale
pour la promenade du soir. Les gens sont presque tous occupés par la rentrée
des classes et la grande effervescence, qui y a prévalu au cours de l'été, s'est
estompée. « Hormis quelques nostalgiques, il n'y a pas beaucoup de monde en fin
d'après-midi », a fait remarquer un quinquagénaire, adepte de la rituelle
promenade sur le Front de mer, demeurant à un jet de pierre du lycée Akid Lotfi. L'essentiel de l'animation des lieux en ces
soirées de l'été indien est rehaussée par le va-et-vient de cortèges nuptiaux. Les
véhicules, enjolivés pour la circonstance, effectuent un aller-retour dans une
ambiance de joie où les youyous font écho aux klaxons.
Les gazouillements sans intermittence d'une multitude d'oiseaux, nichant
sur les palmiers longeant d'un bout à l'autre ce grand boulevard, qui se
manifeste quelques instants avant le crépuscule, ajoutent une note de gaîté à
cette ambiance festive annonçant l'approche de la saison automnale. Pendant la
canicule, le front de mer représente le lieu privilégié des badauds en quête de
fraîcheur. Des familles entières, dont certaines demeurent dans les localités
limitrophes, traînant une ribambelle d'enfants, le prennent d'assaut à la
tombée du soir pour fuir la fournaise qui prévaut dans leurs logements. La
grande affluence de promeneurs qui y règne est judicieusement exploitée par une
faune de petits revendeurs, proposant une variété d'articles de saison. Les
candélabres s'illuminent quelques instants après l'apparition de l'étoile du
berger, qui se fixe au-dessus de la mer dans un paysage teinté en pourpre.
Le magistral coup de pinceau de la
nature adjoint le magnifique à cette aquarelle représentant l'éternel face-à-face
d'une ville à la mer, qui a inspiré nombre de narrateurs nostalgiques.
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Posté Le : 12/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com