Algérie

Le front anti-taxe carbone bloque Airbus



Air Algérie s'était élevée contre cette mesure considérée comme contraire aux principes internationaux de l'aviation civile.L'Union européenne (UE) refuse de revenir sur la taxe carbone qu'elle impose aux compagnies aériennes opérant sur son territoire pour leurs émissions polluantes, malgré les représailles commerciales de la Chine, a réaffirmé vendredi le Danemark qui assure la présidence de l'UE.
«L'UE maintiendra son système ETS (le marché carbone payant européen, ndlr), tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du transport aérien, a déclaré à la presse le ministre danois chargé du Climat, Martin Lidegaard, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens, à une question sur les mesures de rétorsion dans le secteur aérien. Il a souligné que des négociations au sujet des émissions du secteur aérien civil étaient en cours dans le cadre de l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci).
La législation européenne, entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. 26 des 36 membres de l'Oaci, dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure. «L'UE et bien d'autres pays veulent une solution internationale au sein de l'Oaci», a ajouté le ministre danois, dont le pays assure jusqu'en juillet la présidence tournante des Vingt-Sept. Jeudi, le responsable de l'avionneur européen, Eads Louis Gallois, a indiqué que la Chine bloquait des achats d'appareils Airbus par les compagnies chinoises en représailles à la taxe carbone européenne. «Airbus est frappé par des mesures de représailles. Le gouvernement chinois refuse d'approuver des commandes de longs courriers des compagnies chinoises», a-t-il dit.
La mesure européenne a provoqué une levée de boucliers à travers le monde. «Les ventes de 45 appareils -10 superjumbo A380 et 35 longs courriers A330- sont en jeu», a souligné le chef d'Eads. En février dernier, «le front anti-taxe carbone» a vu le jour. Pas moins de 29 pays ont décidé de s'unir contre cette taxe carbone imposée par l'Union européenne (UE).
En effet, une déclaration s'opposant à la taxe carbone dans le domaine de l'aviation imposée par l'Union européenne (UE), a été signée à Moscou par les représentants de 29 pays, dont plusieurs pays africains, rapportent jeudi les agences de presse.
La déclaration comprend une série de mesures de rétorsion au Système d'échange de quotas d'émissions de gaz à effets de serre de l'UE (Seqe), permettant notamment à tout pays d'introduire toute mesure conformément à sa législation nationale pour bloquer complètement le Seqe ou le retarder. Les pays signataires, s'engagent ainsi à interdire à leurs compagnies aériennes de payer cette nouvelle taxe.
Une victoire donc pour Air Algérie qui a été l'une des premières compagnies à dénoncer cette taxe. La compagnie d'aviation algérienne, comme l'ensemble des compagnies non européennes, s'était vigoureusement élevée contre cette mesure considérée comme contraire aux principes internationaux dans le domaine de l'aviation, en particulier les dispositions du protocole de Kyoto, mais aussi du droit international.
Air Algérie avait alors lancé un appel à la mobilisation en organisant une fronde arabo-africaine contre la directive européenne relative aux restrictions d'émission de gaz à effets de serre dans le transport aérien. Air Algérie, pour qui l'Europe représente 80% de l'activité, est directement concernée par une mesure européenne très contestée au niveau international.
Les compagnies, qui avaient refusé de se soumettre à ce système des quotas avaient été menacées d'exclusion de l'espace aérien. En 2009, à l'annonce de cette taxe, la direction d'Air Algérie avait initié un mouvement de protestation, de concert avec les compagnies aériennes arabes et africaines, pour dénoncer cette instruction.
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