Algérie

Le frein occidental à l'économie verte



Le frein occidental à l'économie verte
De toutes les personnalités qui ont eu à intervenir lors de l'ouverture de la Conférence sur l'économie verte d'Oran, Nicolas Hulot est probablement celui qui a tenu le discours le plus vrai, qui s'est le moins embarrassé du politiquement correct pour pointer un doigt accusateur sur les pays du Nord, responsables de la crise climatique actuelle dont les pays souffrent inégalement : «L'Afrique n'a aucune responsabilité historique dans le dérèglement climatique et en est la première victime», a-t-il notamment lancé en appelant à la nécessité de stopper «la mondialisation des égoïsmes dans les pays du Nord [...], la suprématie du profit et de l'argent de l'Occident...» pour s'engager sur la voie d'une «mondialisation fondée sur la coopération et non seulement sur la compétition». L'envoyé spécial du président français pour la préservation de la planète - qui parcourt le monde afin d'«empêcher la résignation», mais aussi en vue des rendez-vous environnementaux majeurs comme celui de Lima, à la fin de l'année, ou la conférence de Paris en 2015- prévient que, sans le concours des pays industrialisés, la transition souhaitée vers l'économie verte est compromise. L'écologiste ne le dit pas explicitement, mais l'allusion est claire : l'Occident tient à ses privilèges et les pays africains devront harmoniser leurs politiques et unir leurs rangs pour amener les pays industrialisés à s'engager franchement dans le processus d'accélération de la transition vers l'économie verte. Cela afin de préserver la biodiversité et garantir le bien-être de l'humanité mais aussi pour permettre aux pays démunis - dont de très nombreux africains- de travailler à l'éradication de la pauvreté, de créer de l'emploi et d'accéder à une meilleure qualité de vie. Après tout, l'Afrique dispose de richesses naturelles très importantes et elles doivent, d'abord, profiter aux Africains dont le nombre, si l'on en croit les prévisions démographiques pour 2050, devrait atteindre 2,4 milliards (contre 1,1 milliard en 2013), soit le quart de la population mondiale. Malgré tout, l'ancien animateur d'Ushuaia, comme l'ensemble des responsables politiques qui ont pris part à la conférence d'Oran, ont exprimé leur optimisme (pouvait-il en être autrement ') quant à la prise de conscience, de plus en plus généralisée, de plusieurs pays sur la nécessité d'embrasser un mode de vie différent pour préserver l'environnement. «Les solutions existent [...], il faudra révolutionner les esprits et oser la rupture...», a exhorté Nicolas Hulot en écho aux propos rassurants d'Arnold Schwarzenegger, président en sa qualité de fondateur et président d'honneur de l'ONG R20, qui a partagé les «prouesses» de la Californie en matière de protection de l'environnement. «Nous avons réussi à réduire les gaz à effet de serre de 25% et nous travaillons à atteindre les 80% à l'horizon 2050 [...]. Aujourd'hui, nous possédons les plus grandes fermes éoliennes du monde [...]. Il faut créer une dynamique verte en Afrique», a-t-il lancé à l'adresse des participants en précisant tout de même, qu'aux Etats-Unis la pollution fait, chaque année, 100 000 morts. Ce qui n'est pas pour étonner, les Etats-Unis, comme la Chine, sont les plus gros pollueurs du monde, ayant toujours refusé de signer le protocole de Kyoto sur les changements climatiques.S. O. A.




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