Algérie

Le Forum des chefs d'entreprises a-t-il les capacités financières pour dynamiser l'économie algérienne ' (I)



Le Forum des chefs d'entreprises a-t-il les capacités financières pour dynamiser l'économie algérienne ' (I)
Cette brève contribution est une extension d'une interview que j'ai donnée courant 2012 à l'hebdomadaire international français « le Point » où je dressais une typologie du secteur privé algérien. En ce mois de juillet 2015, reprenant la majorité de nos recommandations largement diffusées entre 2008-2014 ( www.google.com) , le Forum des Chefs d'Entreprises a fait une série de recommandations au gouvernement. L'objet de cette contribution est de poser clairement le poids du secteur privé algérien à la création de la valeur et les contraintes tant politiques qu'économiques qui se posent aux véritables entrepreneurs producteurs de richesses ' Les plus grosses fortunes ne sont-elles pas au niveau de la sphère informelle en n'oubliant pas les importantes fortunes à l'étranger (achat de biens ou dépôts dans des paradis fiscaux)A.- Les principaux entrepreneurs privés algériens Pour éviter des interprétations byzantines, la liste qui suit n'est pas exhaustive et ne traduit pas forcément le poids réel de chaque groupe. 1.-Nous avons le groupe Cevital qui s'est retiré du FCE pesant en chiffre d'affaires plus de 30/40% au sein de cette organisation, le plus médiatisé en Algérie, pesant environ 3,5 milliards de dollars en 2012, employant plus de 12 900 personnes et selon le PDG, le chiffre d'affaires devrait aller vers 6,5 milliards de dollars courant 2015. Deuxième exportateur, il est aussi deuxième contribuable après Sonatrach. Les richesses créées par le groupe sont ainsi réparties : 59% en impôts et taxes, 40% en investissements et 1% en dividendes distribués aux actionnaires ce qui lui permet actuellement l'autofinancement et de déployer à l'international. 2- . Le Groupe Haddad active dans les secteurs des travaux publics, de l'hydraulique et des transports. Les filiales Haddad sont les bitumes et pétrole Haddad, la maîtrise d'?uvre Berhto, Housing construction, tourisme et hôtellerie, Savem et établissement Toyota Haddad. Le groupe ambitionne à s'ouvrir les portes de l'activité dans les hydrocarbures, après la société Kougp du groupe Kouninef, Il occupe aujourd'hui la deuxième place dans le secteur des travaux publics, emploie plus de 10 000 salariés Il est également le propriétaire du club de football algérien de l'USM Alger. -3- Le groupe Rahim contrôlant Arcofina est un groupe algérien diversifié, dans des métiers aussi différents que la distribution pharmaceutique, la banque, les technologies de l'information, la grande distribution, l'hôtellerie, l'immobilier d'affaires et l'assurance. Filiale d'Arcofina, l'Algérienne des assurances (2A) employant 2000 personnes. En début 2009, le groupe occupe la une des journaux algériens pour son projet pharaonique d'Alger Medina qui selon son promoteur devrait créer 10 000 emplois et attirera 100 000 visiteurs par jour pour un investissement de 2,5 milliards de dollars- 4.-Nous avons le Groupe Mehri a étendu son champ d'activité au monde des affaires internationales dès 1965. En tant qu'investisseur, il crée le Gimmo (Groupe d'Investisseurs du Maghreb et du Moyen-Orient) holding étrangère dont il est le principal actionnaire et fondateur. 5- Le groupe Benamor est spécialisé dans la filière agro-alimentaire et leader sur le marché national. Implanté dans la wilaya de Guelma, dans l'Est algérien, il est devenu leader sur le marché national en matière de tomate industrialisée et de s'affirmer de plus en plus parmi le top 3 des plus grands producteurs nationaux de semoule, de farine et de couscous d'affaires. 6- Le groupe Othmani -(propriétaire de Coca Cola Algérie) avec, NCA Rouiba emploie plus de 500 travailleurs, donnés de 2012. 7- Le groupe Benhamadi active dans l'informatique, électronique, électroménager,. Avec un effectif de plus de 3 000 employés l'activité est concentrée dans la zone industrielle de Bordj Bou-Arréridj. Son premier responsable qui annonce son intention d'investir dans d'autres pays comme la Tunisie et le Maroc, voire même l'Afrique noire. ? 8- Le groupe Hasnaoui, «Bâtiment» et «Agriculture», dont le siège est à Sidi-Bel-Abbès,( Ouest Algérie) en quatre Sociétés par Actions, par fusion et transformation des Sociétés à responsabilité limitée (Sarl) d'avant 2008. Le Groupe agriculture, regroupe la Société de développement agricole (Sodea), créée en novembre 2000 et la Société de production de plants maraîchers (Sppm), fondée à la même date. Un des leaders, au plan national, dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, emploie 1 500 collaborateurs avec une capacité de réalisation de 1 500 logements/an. La Sarl Hasnaoui est le concessionnaire principal de Nissan Algérie - 9- Le groupe Biopharm est un laboratoire pharmaceutique algérien, indépendant, fondé en 1992 par Mr. Abdelmadjid Kerrar. L'Agence française pour le développement international des entreprises (UbiFrance) affirme, dans une étude, que le groupe privé algérien Biopharm est classé au 1er rang des producteurs privés et des importateurs algériens de médicament en terme de chiffre d'affaires global (importation et fabrication). Le groupe compte emploie environ 1 300 collaborateurs dont un tiers de scientifiques - 10- Le groupe SIM est aujourd'hui composé de huit filiales et a acquis «La Source» (Mouzaïa) est un des premiers producteurs de couscous sur le plan mondial et il exporte vers 29 pays. 11- Le groupe Hamoud Boualem qui est une entreprise familiale, fondée en 1889 à Alger par Youssef Hamoud. C'est une marque algérienne fabriquant diverses boissons, du sirop au soda et exporte également en Angleterre, au Canada et aux USA étant en concurrence avec les sociétés Ifri, Coca Cola et Pepsi - ?12- Le groupe Attia (Batna) spécialisé en fabrication de briqueteries, tuileries, boissons, eaux minérales et de source, boissons non alcoolisées. ?13- Le groupe Eden (Cherif Othmane) qui active depuis bientôt 40 ans, principalement dans l'Ouest algérien (Oran), ses domaines d'intervention étant l'industrie de transformation, le tourisme et l'hôtellerie, la promotion immobilière et le négoce et la distribution, employant, plus de 900 employés. ? 14- Le groupe Dennouni avec un effectif de plus de 1 000 personnes activant dans le BTPH, avec des productions intégrées, société en pleine expansion avec un chiffre d'affaires d'environ 100 millions d'euros. ?15- Le groupe Alliances /assurances employant plus de 300 personnes qualifiées investissant récemment dans l'immobilier et l'agriculture. -16 -Le groupe Kouininef , allant de l'immobilier au BTPH à l'industrie-17- Le groupe La Belle, qui assure la commercialisation de café, riz, couscous, farine- 18- Le groupe Bellat, créé en 1970, qui s'est spécialisée dans la production et la commercialisation des produits carnés, étant leader en Algérie dans la production et la commercialisation des produits carnés.-19- Avec tout ce beau monde nous avons les privés ayant investi dans les filières lucratives, du lait et des eaux minérales. Mais il existe par ailleurs des centaines d'entreprises privées nouvelles performantes, animées par de jeunes entrepreneurs notamment dans les prestations de services, devant éviter la vision matérielle du passé, qui contribuent à la valeur ajoutée, comme l'entreprise SLC fournisseur de haut débit internet. B.- Entraves au développement du secteur privé Le secteur privé algérien s'est développé largement à l'ombre du secteur d'Etat selon le fameux slogan cher au parti FLN de secteur privé facteur complémentaire du secteur d'Etat. Ce qui le freine c'est l'environnement et la sphère informelle dominante en Algérie. 1.-Le milieu des affaires est peu propice aux initiatives créatrices de valeur ajouté à l'instar de la politique salariale qui favorise des emplois rentes au lieu du savoir et du travail. Cela explique selon notre enquête que les entrepreneurs cités, face à une concurrence étrangère (nombreux privés dans l'import) à laquelle ils n'étaient pas préparée, ont des filières d'importation afin d'équilibrer leur comptes globaux. Que l'on visite bon nombre d'anciennes zones industrielles (Est- Centre ? Ouest ou la zone de Ghardaïa) et l'on constatera que bon nombre d'anciennes usines se sont transformées en aire de stockage expliquant d'ailleurs le dépérissement du tissu productif où l'industrie représente à peine 5% du produit intérieur brut. La raison essentielle sont les contraintes d'environnement : bureaucratie pour plus de 50%, un système financier administré, (plus de 90% des crédits octroyés sont le fait de banques publiques), un système socio-éducatif inadapté et enfin l'épineux problème du foncier. A cela s'ajoute du fait de l'ancienne culturelle, une méfiance vis-à-vis du privé tant local qu'international du fait que les tenants de la rente ont peu de perdre des parcelles de pouvoir. (A Suivre)




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