Algérie

Le football, une morale



Le championnat national tire à sa fin. Les enseignements à tirer sont nombreux. Les clubs ont des leçons à tirer.La dernière sortie de la JSK à Biskra aura, selon ses dirigeants et consultants, une belle exemplarité en matière de sportivité. Ce n'est pas rare, mais cela démontre que la violence vient d'ailleurs. Des supporters qui se lèvent pour applaudir leurs invités, est un fait qui honore toute la région de Biskra, ce qui écrase à la fois la réaction antisportif du président Saâou. La déclaration faite à l'issue de la rencontre par Mellal est synonyme d'une attaque non seulement contre la personne mais contre les actions qui se développent un peu partout pour permettre à notre football de se hisser à une échelle supérieure dans la hiérarchie de ce football.
Que dit Mellal de la JSK, «j'étais éc?uré par les propos de Saâou. Je n'ai jamais imaginé durant toute ma vie qu'un président d'un club se comporte d'une manière aussi abjecte et devant les autorités locales. Il doit avoir honte de ce qu'il a fait, car le football sert à unir les gens. On rédigera un rapport accablant contre son comportement ignoble qu'on adressera aux instances sportives. On ne fermera pas les yeux sur ce qui s'est passé, car si personne ne dénonce, ce sera la catastrophe à l'avenir».
Voilà un des signes qui frappe de plein fouet notre sport. Ne dit-on pas souvent qu'une éthique de vie, voire de football, ça ne se monnaye pas, ça s'éduque et se partage. Oubliant les mauvais qualificatifs utilisés ça et là pour manifester une certaine rage après un comportement qui ne porte pas le maillot de ce sport. Des qualificatifs, qui sont forcément imparfaits à l'heure de l'étrangeté sportive, ne feraient que réduire la portée d'un moment plus important qu'il n'y paraît.
«Certains continuent de s'en désoler, d'autres montrent leur joie sincère : franchement, l'un des creusets mythiques du football pouvait-il accepter en son sein des dirigeants qui dirigent beaucoup plus la haine et la division vers des stades que de tenter de les balayer et les faire sortir de ce sport qui continue malheureusement, à ouvrir ses portes à ceux qui ne connaissent pas ou ne respectent pas les valeurs du sport. Mieux encore, elle devrait être chez quelques dirigeants de la catégorie de Saou qui a dérapé envers son collègue d'un autre club, la langue maternelle de l'expression de l'émancipation par la pratique sportive censée véhiculer des valeurs d'amitié entre les supporters et les dirigeants des clubs.
Applaudissant, fort et très fort même les supporters de Biskra, qui viennent de se démarquer de ce genre de comportements». Un expert-journaliste français écrivait : «Rappelons-nous simplement que, par son universalité, le foot ressemble à un monde en expansion qui crée des personnages et des événements à la démesure de notre époque. Qu'on le veuille ou non, il est devenu une allégorie de l'ère du temps, un marqueur indissociable». Il a raison, reste à savoir de quelle manière ou avec quel outil va-t-il falloir mettre de l'ordre dans cet espace, qui n'est pas né pour se balancer des grands mots avant une rencontre de football ou après.
Les écrits de ce confrère que nous reprenons avec plaisir épousent parfaitement les différentes scènes qui se produisent chez nous. Fort heureusement pas dans tous nos stades, mais des éclats illuminent nos stades, au moment même où la violence libère des signes de fragilité, notamment dans les 6 ou 7 dernières rencontres qui restent pour clôturer la saisons ; alors que faire pour que ces «psychodrames à rebondissements et l'absence de constance et de propos raisonnés témoignent, parfois, du degré zéro de nos consciences collectives.
Un peu comme si le désamour pour le ballon rond et la détestation de nombreux de ses représentants constituaient périodiquement un sport national à partir duquel tout est possible, y compris l'inadmissible.»
Avouons-le tranquillement que ce sport est pressé de prendre congé. Espérons que ce qui s'est passé ne devienne plus une culture. L'arbitrage juge en son âme et conscience, le joueur se forme et arrache cette carte d'exemplarité. Les dirigeants qui n'ont rien avoir avec le sport ne se mêlent pas du travail de l'entraîneur qui devrait être un éducateur. Que nos stades accueillent nos familles pour 90 minutes de détente. Mais rien n'est impossible pour solder une bonne part du passif.


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