Le football, une école, une forme d'écriture

Une école et cela est d'autant plus vrai que c'est en son sein que s'est créé l'esprit d'équipe, le sens d'une famille organisée grâce aux joueurs qui ?uvrent sans relâche pour sa renommée et l'honneur de tous.Une équipe de football a tout intérêt à rester unie pour le meilleur et pour le pire, comme toute autre équipe qui cherche à se faire un nom respectable, avoir une place honorable à l'échelle des valeurs, chercher à ne remporter que des victoires. Mais tout est question d'organisation de l'ensemble, entraîneurs, président, responsables, joueurs. Un règlement conçu par des spécialistes et adapté est imposé ; chacun se doit de le respecter pour la bonne marche et la pérennité de l'équipe. Chaque élément est aussi tenu de respecter ses coéquipiers et les joueurs de l'équipe adverse ; ce qu'on appelle en langage footballistique, le fair-play.
A l'intérieur d'une équipe, chaque joueur doit se sentir obligé d'évoluer, l'évolution étant un devoir auquel chacun se soumet pour son bien et le bien de l'ensemble, c'est aussi une question de responsabilité. Lorsque chacun des joueurs fait du mieux qu'il peut pour gagner au mérite et non par la tricherie, il entraîne les autres vers le meilleur. Les règles de moralité comme l'honnêteté, le respect d'autrui, le sens des responsabilités s'imposent d'elles-mêmes et c'est au profit de toute l'équipe qui s'enrichit de l'originalité de l'ensemble et de chacun des joueurs.
On a eu à comparer une équipe de football à une troupe de théâtre dans laquelle on réussit ou on échoue, c'est une question de savoir faire de l'ensemble. Chacun des participants au jeu fait tout pour pouvoir se démarquer des autres par sa façon de jouer, il sait qu'il est devant un public qui lui donne une appréciation bonne ou mauvaise. De même une pièce de théâtre qui peut être bien ou mal jouée. Tout dépend du talent de chacun.
Un joueur, comme un personnage de roman
On le jugera à la fin d'une saison, sinon enfin de carrière. Ses actions sont bonnes ou mauvaises, à l'occasion d'un match, il est tenu d'inventer toutes sortes de stratégies qui lui permettent d'éviter des maladresses fâcheuses pour toute l'équipe car la faute est préjudiciable à tout le groupe et une action d'éclat comme un but, marqué dans des conditions particulièrement difficiles, fait relever la tête à tous les coéquipiers qui éprouvent alors de la joie et de la fierté. Chacun des 11 joueurs de l'équipe doit faire l'effort de jouer mieux que ses coéquipiers, c'est une question de dignité et avant que chacun ait fait preuve de savoir et de savoir faire. Peut-on comparer le football
à l'écriture ' Certainement, dans la mesure où la comparaison est fondée sur le style, du talent des idées. Celui qui écrit doit faire preuve de toutes ces qualités qui font d'originalité dans une écriture qui séduit le lecteur et place l'écrivain au meilleur rang. Il en est de même du joueur de football qui veut atteindre le niveau de performance des meilleurs. Il doit avoir un style de jeu qui le différencie des autres joueurs. Quand il est sur le terrain avec ses coéquipiers il peut faire face à un adversaire difficile. Il joue avec en tète les consignes de l'entraîneur qu'il doit savoir mettre à exécution pour concrétiser.
Mais cela ne suffit pas, car en plus des consignes données, il doit avoir des idées personnelles face à des situations nouvelles et du talent si l'on considère le jeu comme un art pour lequel il faut une manière de jouer originale et qui fait du joueur un génie du football. C'est une qualité personnelle qui ne s'explique pas et ce, contrairement aux qualités physiques sans lesquelles on ne peut espérer de meilleurs résultats ; donc, la performance est déterminé par une bonne préparation physique, des prédispositions, des qualités : la souplesse et l'adresse sans cesse améliorées par des entrainements fréquents. On a comparé le joueur à celui qui retrac
e son itinéraire au fur et à mesure qu'il joue, et le football comme l'écriture. Celui qui écrit peut devenir un objet d'admiration de la part d'un large lectorat, il en tire toute sa fierté tout en se sentant encouragé à persévérer, il peut, au contraire, se voir mal compris, déprécié. Tout dépend donc de la qualité des écrits qui glorifient l'auteur ou l'amoindrissent. De même un joueur de football qui joue merveilleusement bien, tout le monde le suit des yeux parce qu'il joue pour gagner, c'est un artiste potentiel, un faiseur d'art. Un joueur de football, c'est un itinéraire marqué par des aventures malheureuses, des échecs, des succès ; il a pris des coups et il en a donné, c'est le propre des compétitions. Et en une carrière plus ou moins longue et riche en événements du footballeur, que de faits marquants heureux ou malheureux se sont produits, de matchs remportés ou perdus, de coupes nationales ou régionales gagnées ou ratées, de buts marqués et perdus.
La vie d'un grand footballeur est une longue écriture qui se construit au jour le jour, elle prend forme au gré des rencontres disputées, chacune avec son lot de sueurs, d'adversaires dont certains sont coriaces et contre lesquels il a fallu des stratégies particulières et jouer crânement pour venir à bout des difficultés posées.
Le niveau d'une équipe est le fruit de tout un ensemble
L'équipe de football joue à onze et son avenir dépend de sa préparation et ses prédispositions. Elle est sous la responsabilité d'un entraineur qui, lui , est en grande partie responsable de l'avenir des joueurs ; c'est pourquoi il est en situation délicate et pour peu qu'il ne soit pas obéi, il perd de son autorité. Un entraineur qui n'a pas d'autorité n'est pas efficace. On a connu des exemples d'entraîneurs qui ont réussi et d'autres qui ont échoué. Vu son rôle déterminant, l'entraîneur doit impérativement s'imposer à son équipe par sa personnalité, son autorité et sa compétence qui laisse supposer des connaissances certaines à transmettre durant les cours théoriques et les entrainements. Si le groupe est homogène, il essaie de se construire la plus belle image possible en travaillant d'arrache-pied pour être compétitif pour arracher des victoires inespérées face à des adversaires les plus durs à vaincre. Et la consécration n'est pas impossible si le travail se fixe sur des objectifs précis : donner au public passionné de football les plus beaux spectacles sur lesquels on n'arrête pas de faire des commentaires et l'envie d'en voir encore.
On se rappelle tous des meilleures équipes du mondial qu'on surveille de près pour ne les rater devant l'écran de son téléviseur. On se réjouit de voir une grande équipe gagner, la victoire dépasse le cadre du sport. Une équipe qui arrive au mondial est supposée avoir été bien préparée puisqu'elle a joué avec honneur et gloire de grands matchs éliminatoires à l'échelle du continent. On essaie de donner les meilleurs matchs possibles. On ne joue pas au mondial n'importe comment. Il faut avoir beaucoup évolué, appris tous les secrets du jeu collectif, connu toutes les particularités des équipes mondiales. L'équipe est sûre d'elle-même mais pas très sûre de gagner. Ce qui est certain c'est qu'on s'apprête à se donner en spectacle au monde entier et on se fait connaitre à l'échelle de la planète, n'est ce pas un honneur surtout lorsqu'on gagne et qu'on atteint la consécration si on passe à la 8e ou au quart de finale ou plus.
Pour qui y va pour la première et qui atteint ce niveau de compétition, c'est une fierté pour l'équipe et pour son pays. Cela veut dire qu'on a franchi de grandes étapes et qu'on a de bonnes qualités physiques et morales et qu'on est arrivé à un niveau de perfectionnement du jeu qui devient véritablement un art comme l'art musical ou l'art dramatique. A ce niveau l'équipe de football est comparé à une troupe musical, où chaque musicien joue d'un instrument et en parfaite harmonie avec l'orchestre qui joue un morceau devant un public qui en reste marqué. Et devant le public qui est venu pour le spectacle, on peut jouer une pièce de théâtre comme si on jouait un grand match de football dans le respect absolu et où les joueurs des deux équipes se serrent la main amicalement.