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Le football national ne s'est pas détaché de la Guerre de libération



Le football national ne s'est pas  détaché de la Guerre de libération
Lorsque le mercredi 16 juin, au stade El-Molinon à Gijon, a été donné le coup d'envoi de la rencontre Allemagne ”“ Algérie, Rachid Makhloufi ne pouvait s'empêcher de se remémorer le 12 avril 1958.
Ce jour-là, footballeur professionnel à Saint Etienne avait choisi de quitter la France et de rejoindre à Tunis, via Lausanne, les rangs de l'Algérie combattante. Il y retrouvait d'autres footballeurs algériens.
Tous formèrent une équipe, celle du Front de Libération Nationale qui, quatre ans durant, sera l'Ambassadeur sportif, en européen Afrique et en Asie, d'un peuple en lutte pour son indépendance : Une équipe dont la constitution fut l'acte de naissance du football algérien. De cette équipe, la plupart des éléments se retrouvèrent, le 1er janvier 1964, sur le terrain en tuf de l'époque de l'ex stade d'El Annassers. Makhloufi et Mustapha Zitouni en tête, affrontèrent, en match amical, le onze de l'Allemagne de l'Ouest qui préparait le mondial. Les Algériens répondirent à l'attente de leur public s'imposèrent leur style. Deux buts inscrits par Oudjani et Mahi concrétisèrent leur succès.
«A deux mois de la Coupe du monde en Suède, au terme d'une journée de championnat de D1, le 13 avril 1958, plusieurs joueurs professionnels algériens évoluant dans de grands clubs français disparaissent subitement. C'est le cas, depuis Geoffroy Guichard, de Rachid Mekhloufi ou du virevoltant ailier de l'Olympique lyonnais, Hamid Kermali. Plusieurs clubs sont concernés : Béziers, Nîmes, Reims, Toulouse, Monaco et Angers'certains joueurs algériens, comme Mahi Kennane du Stade Rennais2, refusent de participer à cette aventure, sans pour autant subir de représailles de la part du FLN.
Dans le livre «Le football en Guerre d'Algérie» de Par Philip Dine et Didier Rey, les auteurs décrivent comment était ne le football de la révolution.
Avril 1958, dix joueurs professionnels algériens quittèrent la France et les ligues «métropolitaines» pour créer l'équipe de football du FLN, sélection nationale en exil basée à Tunis. Aux côtés des Toulousains Bouchouk et Brahimi se trouvaient, entres autres, deux joueurs qui avaient déjà figuré dans l'équipe de France, le grand Mustapha Zitouni (à Cannes et puis Monaco) et la figure de proue du groupe, Rachid Mekhloufi (à Saint-Étienne), surnommé par la suite «le footballeur de la Révolution». Fait exceptionnel dans un conflit que Jean-François Sirinelli a qualifié de «guerre des pétitions», cette démonstration de la volonté nationaliste parut à la une de L'Équipe avant de se répercuter dans les titres généralistes. André Fontaine, rédacteur en chef du journal Le Monde ne s'y trompait pas en déclarant : «Le grand public des stades demeure, il faut bien le constater, beaucoup plus sensible à la disparition de Mustapha Zitouni qu'il ne l'avait été à celle de M. Ferhat Abbas, et il avait appris, avec une stupeur qui est loin d'être dissipée, le départ des dix footballeurs algériens». Symbole sportif de la résistance algérienne
Selon le journal «En Envor» «Une partie des dirigeants et des joueurs rallient les organisations du FLN, à l'image de Mohamed Benhamed, de l'USMO. Certains gagnent les maquis de l'ALN comme ces sociétaires de l'USMBA cités par Redouane Ainad Tabet, à savoir Tabet Mokrane Abbès chef du commando zonal, Sebar Khemliche et Ahmed Mékanem'd'autres continuent de pratiquer, y compris dans des équipes européennes en France comme en Algérie, à l'instar de Kader Firoud au Nîmes olympique ou de Khenane Mahi au Stade rennais, où ce dernier est international français puis algérien, ce qui n'empêche nullement, le cas échéant, leur adhésion à la cause national» l'équipe militante du FLN se rend au Vietnam, accueillie officiellement par Ho Chi Minh et Giap, le vainqueur de Dien Bien Phû en 1954. Anticolonialisme, antiimpérialisme, panarabisme : ces valeurs politiques sont mises en exergue pour rehausser une autre idée, celle d'une guerre d'indépendance de l'Algérie, à laquelle contribuent ces joueurs de foot dévoués à la cause d'un peuple algérien libre. C'est d'ailleurs un des ressorts des discours de Ben Bella puis Boumediène après 1962. Ces Harlem globe-trotters du ballon rond effectuent une dernière tournée majeure en 1961, en Yougoslavie, où les Algériens, merveilleux techniciens, éclipsent au Maracana de Belgrade les talentueux Brésiliens de Botafogo (Didi, Garrincha?) Octobre 62 naissance de la FAF
Enfin, selon l'Agence nationale «APS», la Fédération algérienne de football a été créée le dimanche 21 octobre 1962, soit près de quatre mois après l'indépendance de l'Algérie. Au cours de la réunion fondatrice de la FAF, les représentants des trois ligues de football d'alors (Alger, Est d'Algérie et l'Oranie) ont décidé, en accord avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, la désignation du premier Bureau Fédéral, présidé par Dr Mohand Amokrane Maouche qui allait assurer deux mandats à la tête de l'instance fédérale entre 1962 et 1969, avant de céder sa place à Mustapha Benouniche (1969-1973).
Parmi les premières décisions du Bureau fédéral, figurent celle relatives à la désignation des couleurs officielles de la sélection nationale (le rouge, le blanc et le vert) et à la finalisation du projet d'affiliation de la FAF à la Fédération internationale, qui allait être concrétisé en 1963.
Synthèse de H. Hichem


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