Algérie

Le football algérien à la croisée des chemins



Mettant à profit la période des bilans qui coïncide avec celle des confiseurs, qui relègue le ballon rond au second plan (pendant quelques jours), le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, a recentré le débat autour de la question des moyens qui doivent être dégagés pour assurer le redressement du football. Le premier responsable du football algérien a été clair sur le devenir de cette discipline : « Le football algérien a besoin d?une action politique décidée par l?Etat », a-t-il dit. Nul besoin de commentaire pour saisir la pensée de celui qui préside aux destinées de la fédération depuis trois ans. Le salut, pendant qu?il en est temps, du football passe obligatoirement par un engagement plus accru et déterminé de ceux qui ont en charge les affaires de l?Etat. Nos voisins à l?Est et l?Ouest le font depuis qu?ils ont saisi l?importance des résultats sportifs, des podiums et des titres continentaux et mondiaux sur l?état d?esprit des citoyens et aussi les retombées, à tout point de vue, de succès et victoires sur la scène internationale. Aujourd?hui, l?Etat algérien pourvoit aux besoins (matériels et financiers) du sport en général et du football en particulier, sans que cela soit suffisant pour permettre à ce secteur de retrouver son lustre d?antan. Les acteurs du football, par exemple, ont raison de dire que c?est un secteur sinistré par rapport à la passion qui l?entoure, les foules qu?il draine et les résultats qui sont loin d?être ceux attendus et souhaités. Aujourd?hui, le sport a besoin non pas d?une réforme, mais d?une véritable révolution à tous les niveaux. Le football, parce qu?il capte le plus d?intérêt, mérite quand même un traitement particulier pour tout ce qu?il représente pour la collectivité. Deux exemples édifieront les plus sceptiques sur le sujet. Le 28 février 2004, toute l?Algérie était dans la rue pour manifester sa joie, sa fierté et sa reconnaissance à l?égard de l?équipe d?Algérie qui venait de battre l?Egypte (2-1) après un but somptueux, d?anthologie même, signé Hocine Achiou. Ce soir-là, toute l?Algérie a vibré pour sa jeune et valeureuse équipe. Les joueurs et leurs accompagnateurs ont eu droit à un message de félicitations adressé par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Au retour, les sélectionnés ont été accueillis en héros à l?aéroport Houari Boumediènne avec la présence, en sus, des caméras de l?ENTV qui ont immortalisé ces moments. Sept mois plus tard, les mêmes Verts se font ramasser (0-3) par le Gabon à Annaba. Cette défaite a été qualifiée d?humiliation et elle a fait resurgir tous les mauvais démons. Le football algérien a été mis plus que sous-terre. Quelle différence y avait-il entre ces deux événements ? Pas grand-chose. C?est aussi cela le football. Un jour, c?est la victoire, un autre, c?est la défaite. Mais pour qu?il y ait plus de victoires que de défaites, il faut dégager une politique et des moyens. Aujourd?hui, notre ambition (démesurée !) reste la même. C?est-à-dire gagner, se qualifier à la coupe d?Afrique, à la Coupe du monde, former et promouvoir de jeunes talents... C?est devenu un rêve au-dessus de nos moyens. Comment peut-on améliorer le niveau, si les infrastructures, elles n?ont de nom que cela, croulent sous la vétusté, n?offrent plus le cadre adéquat pour un travail planifié, tourné vers le long terme ? Faute de terrains, les enfants ne s?entraînent plus suffisamment. De nombreux stades, notamment à Alger, la capitale, ne sont plus aptes à abriter les entraînements et même les matches officiels. Sans une action vigoureuse de l?Etat, le football algérien va mourir à petit feu.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)