Le football à l'envers

Il n'y a rien à dire, notre football fonctionne à l'envers. A son arrivée en Algérie, Halilhodzic, pourtant fraîchement débarqué, a compris que notre pays est pratiquement le seul au monde où le football n'est pas synonyme de buts. Les entraîneurs locaux, tous sur un siège éjectable, ne réfléchissent pas football le jour du match, mais plutôt à ne pas encaisser de buts.C'est leur souci majeur au détriment du beau spectacle que seuls les buts peuvent en procurer. Pour étayer cette allégation, il n'y a qu'à jeter un petit coup d''il au compteur de la dernière journée du championnat de division une, où seulement cinq misérables buts ont été inscrits. Certes, l'Algérie ne produit plus de grands attaquants de la trempe des Madjer, Belloumi, Menad et autres, mais les entraîneurs locaux ajoutent leur grain de sel en ne se préoccupant que de leur cage qu'ils voudront à tout prix garder vierge, et par ricochet, sauvegarder leurs mirobolants salaires. Pourtant, l'essence même de cette discipline, c'est les buts et pas autre chose. Même l'Italie, réputée pour son Catenaccio, a revu par la force des choses, sa copie et revenu au vrai football qui consiste à marquer le maximum de buts tout en évitant d'en prendre autant. Notre équipe nationale a, durant des années, souffert de cette situation et du mutisme de ses attaquants. Halilhodzic a chamboulé les habitudes de cette équipe en optant carrément pour l'offensive. Les résultats sont là pour confirmer que la meilleure façon de défendre, c'est d'attaquer. Mais notre championnat souffre toujours de cette mentalité des entraîneurs visant à assurer leurs arrières. C'est la raison qui fait que les attaquants racés sont devenus une denrée rare dans notre pays contraint à faire appel à des émigrés, mieux formés pour marquer des buts et mieux aguerris à la compétition de haut niveau. Halihodzic ne s'est pas trompé en faisant l'impasse sur le joueur local.