Algérie

Le Fonds souhaite renforcer ses capacités de prêt


Le Fonds souhaite renforcer ses capacités de prêt
Forte de son aisance financière actuelle, l'Algérie constitue un bon client pour le FMI qui a besoin de liquidités pour faire face à la crise mondiale.
L'Algérie a été sollicitée par le Fonds monétaire international (FMI) pour qu'elle contribue au renforcement des capacités de prêt de cette institution financière internationale dans un contexte d'incertitude économique mondiale, a indiqué à l'APS le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale. 'La demande a été faite par le FMI à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers pour accroître les ressources de l'institution de Bretton Woods afin de lui permettre d'accorder des prêts aux pays qui en ont besoin', a expliqué l'argentier du pays. Cela signifie que l'Algérie est reconnue comme un pays prêteur net du reste du monde. Le drame de la dette extérieure paraît, aujourd'hui, très loin. L'Algérie a renforcé, d'une manière soutenue, la stabilité macroéconomique ces dernières années, à en juger par la solidité marquée de sa position financière extérieure. Les très forts remboursements par anticipation de la dette extérieure conjugués à la poursuite de l'accumulation des réserves de changes ont fait émerger, depuis 2006, la position financière extérieure nette comme socle de la stabilité et de la croissance. En 2006, l'Algérie finit de payer les erreurs du passé. Elle rembourse par anticipation la totalité de la dette rééchelonnée. Après le remboursement de la dette, l'Algérie s'est fixé comme principe de ne plus recourir à l'endettement extérieur. Par ailleurs, un Fonds de régulation des recettes (FRR) a été créé en 2000, à la veille du lancement d'un premier programme de soutien à la relance économique, dont le démarrage a eu lieu en 2001. Ce fonds est le réceptacle de l'épargne publique, crédité par le différentiel entre les produits de la fiscalité pétrolière budgétisés et les produits de la fiscalité pétrolière recouvrés. L'encours du Fonds de régulation des recettes a atteint 5 116,7 milliards de dinars au quatrième trimestre 2011. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques de la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Mena), le FMI estime que l'Algérie clôturera l'année 2012 avec des réserves de changes officielles de 205,2 milliards de dollars, et pronostique un matelas de devises de 224,1 milliards de dollars en 2013 (contre 183,1 milliards de dollars en 2011). La Banque d'Algérie, dans sa note de conjoncture sur les tendances monétaires et financières au second semestre 2011, souligne que l'encours des réserves de changes (or non compris) s'élève à 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011 contre 162,22 milliards de dollars à fin décembre 2010. La dette extérieure totale a baissé à 4,405 milliards de dollars à fin décembre 2011 (5,681 milliards de dollars à fin décembre 2010). En effet, aussi bien la dette à moyen et long terme que celle à court terme ont baissé, à fin 2011, à respectivement 3,263 milliards de dollars (3,903 milliards de dollars en 2010) et 1,142 milliard de dollars (1,778 milliard de dollars à fin 2010). Le FMI a classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région Mena pour l'année 2012, et de deuxième plus gros détenteur de réserves officielles de changes après l'Arabie Saoudite. La position financière externe de l'Algérie est donc robuste et constitue l'ancrage à la stabilité financière externe. Forte de son aisance financière actuelle, l'Algérie constitue un bon client pour le FMI qui a besoin de liquidités pour faire face à la crise mondiale. Cette sollicitation raisonne comme une revanche historique pour l'Algérie, un véritable retournement de situation. Il fut un temps où l'Algérie, dans une situation de cessation de paiement, acceptait, sans sourciller, les conditionnalités du FMI avec les conséquences que l'on connaît : perte de plus de 400 000 emplois, des salaires figés pendant des années et une désindustrialisation du pays. Karim Djoudi affirme que l'Algérie 'va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles' la demande du FMI sera proposée dans les détails. 'Nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu'il compte proposer. C'est à partir de ces conditions que nous donnerons notre réponse', a expliqué l'argentier du pays, précisant que la position de l'Algérie sera connue avant la tenue de la prochaine assemblée annuelle du FMI et de la BM qui aura lieu en octobre prochain à Tokyo (Japon).
Le ministre des Finances a rappelé la gestion prudente des réserves de changes du pays qui se fonde sur trois critères qui sont : la préservation de la valeur du capital, la couverture contre les risques de change par le maintien notamment d'un portefeuille diversifié, et leur liquidité, c'est-à-dire qu'elles peuvent être retirées à tout moment. La Banque d'Algérie avait indiqué en août dernier que les placements des réserves à l'étranger, répartis à environ 98% entre les Etats-Unis et l'Europe, avaient rapporté 4,60 milliards de dollars en 2010 (contre 4,74 milliards de dollars en 2009).
M r


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