Algérie

Le fond de l'air est rouge


La preuve : en Algérie même, certains jeunes cinéastes, avec quelques ronds en poche, caméra sur l’épaule, foncent et filment les sujets qu’ils ont eux-mêmes écrits pour se retrouver en sélection officielle dans des festivals internationaux. Indéniablement, c’est ce qui se passe au présent Festival international du film de Belfort qui propose, dans son programme, un volet intitulé «Le fond de l’air est rouge», en hommage au chef-d’œuvre documentaire de Chris Marker. C’est cette formidable époque du «Printemps arabe» qui a permis de lancer également des cinéastes nouveaux : tunisiens, égyptiens, syriens, yéménites sur la route de la révolution. Immédiatement, ils ont transformé leur engagement en actes cinématographiques. Le film Tahrir, lève, lève la
voix !, de l’Egyptienne Safaa Fathy, est mené comme un journal de la révolution. C’est un document sur la manière dont la réalisatrice traverse le soulèvement de la place Tahrir, au Caire. Safaa Fathy regarde, participe, filme à la fois.
Cinéma d’urgence aussi pour le collectif syrien Abounaddara
Depuis 6 mois, jeunes cinéastes et techniciens sont en alerte pour témoigner de la révolte clandestine d’abord, puis aujourd’hui du grand mouvement de libération qui secoue leur pays et qui résonne au- delà des frontières du monde arabe. Babylone, du collectif Exit Productions tunisien, regroupe trois réalisateurs Ala Eddine Slim, Youcef Chebbi et Ismaïl Louati. Le trio mêle des images de la révolte victorieuse en Tunisie et en Libye, aux témoignages recueillis auprès de milliers de personnes qui ont traversé la frontière pour échapper aux massacres d’El Gueddafi. Et pour compléter ce singulier vacarme révolutionnaire d’images, de voix, de chants, de musique, le Festival de Belfort a ressorti l’œuvre de Chris Marker, Le fond de l’air est rouge qui date de 1977, où le grand cinéaste salue à la fois Mai 68, la résistance héroïque de Salvador Allende, le long combat d’Ernesto Che Guevara, la fin de la guerre au Vietnam et dénonce avec vigueur la répression fasciste du préfet de Paris, Papon, qui a ordonné le massacre des Algériens au métro Charonne.
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