Le fonctionnement doit être amélioré

Malik BoumatiLa wilaya de Tizi Ouzou dispose de plus de quarante infrastructures de jeunes entre les centres culturels et les maisons de jeunes et auberges dejeunesse éparpillées dans les quatre coins de la wilaya. Certaines d'entre elles sont très fréquentées, mais d'autres ne le sont pas du tout pour différentes raisons. En parallèle, les pouvoirs publics continuent à inscrire des infrastructures au profit des jeunes sans pour autant étudier l'impact réel de celles existantes sur les jeunes et leurs différentes activités. Des infrastructures inscrites aussi sans que l'Etat ne pense à trouver les assiettes de terrain adéquates pour accueillir les projets, comme c'est le cas par exemple de la maison de jeunes inscrite en 2006 à l'indicatif de la commune de Souama (daïra de Mekla) et dont les travaux de réalisation ne sont pas encore lancés faute de terrain au chef-lieu communal.Même si ces infrastructures culturelles et de jeunes ne sont pas suffisantes, elles peuvent néanmoins servir de lieux de rencontres et d'activités pour des jeunes, et même des moins jeunes, que les fléaux sociaux guettent à chaque coin de rue. Elles peuvent toujours accueillir des jeunes pour les sauver de la drogue et de la délinquance. Elles sont du moins censées être utiles aux jeunes de la wilaya, mais cette utilité diffère d'un établissement à un autre et d'une région à une autre. Certains établissements sont gérés comme des propriétés privées où les responsables chargés de la gestion font ce que bon leur semble, excluant tout simplement les jeunes de leurs localités respectives. Les associations culturelles ou de jeunes sont considérées comme des pestiférés qu'il faut éloigner à tout prix de ces espaces réalisés avec l'argent ducontribuable.Il y a également des établissements de même nature gérés comme des administrations où les animateurs culturels subissent une bureaucratie digne de la période brejnévienne. Une bureaucratie incompatible avec l'essence même des missions dévolues aux établissements culturels et de jeunes. Jusqu'à il n'y a pas longtemps, il y avait encore des directeurs de maisons de jeunes qui appliquaient à leurs établissements les horaires administratifs.C'est-à-dire une fermeture à 17 heures qui incommode les animateurs culturels, qui ne sont disponibles qu'en fin de journée pour des raisons professionnelles évidentes. Certains responsables se permettent dans certaines situations de s'ingérer dans des questions qui concernent l'activité des jeunes qui fréquentent les établissements. Pourtant, s'il y a une chose que l'activité culturelle ne supporte pas, c'est le dirigisme dont font preuve des responsables en charge de l'administration à l'égard des animateurs culturels qui chérissent la liberté d'initiative et de pensée plus que tout au monde. D'ailleurs, dans tous les pays du monde, les femmes et les hommes de culture se sont toujours montré jaloux de leur liberté et se sont toujours méfié devant l'omniprésence des institutions et responsables des pouvoirs publics.Il est clair que le fonctionnement de ces infrastructures mérite d'être amélioré, notamment en cédant la gestion à des professionnels qui ne s'enferment pas dans des considérations bureaucratiques au détriment de la culture et des activités de jeunes. Mais il serait injuste de dire que toutes les infrastructures dédiées aux jeunes dans la wilaya de Tizi Ouzou ne fonctionnent pas correctement. Certains établissements sont très fréquentés par le mouvement associatif qui trouve une disponibilité certaine chez les responsables chargés de la gestion. Des établissements qui restent ouverts aux activités culturelles et de jeunes alors que leurs responsables restent à l'écoute des animateurs associatifs, particulièrement ceux qui s'y rendent très régulièremnt.M. B.