Algérie

Le FMI recommande «des réformes structurelles de large portée»



Le FMI recommande «des réformes structurelles de large portée»
L'économie algérienne peut mieux faire, résume en substance le Conseil d'administration du FMI dans ses consultations de 2013 au titre de l'article IV avec l'Algérie. L'institution a, certes, émis une bonne note sur le plan macroéconomique pour le pays qui a réussi à rectifier certains paramètres dont l'inflation qui «a considérablement décéléré en 2013 grâce au rééquilibrage du budget et à une politique monétaire prudente, une croissance vigoureuse de la demande privée et de l'investissement des entreprises publiques et une positionextérieure solide». Mais, pour le FMI, «l'Algérie est confrontée à plusieurs défis».Ainsi, pour la position extérieure, «même si elle reste très solide, celle-ci a commencé à s'affaiblir», souligne l'institution. «L'excédent des transactions extérieures courantes devrait décliner à 1,1% du PIB en 2013, sous l'effet d'une forte consommation intérieure d'hydrocarbures qui, conjuguée à la baisse des prix, pèse sur les exportations d'hydrocarbures, et de la croissance rapide des importations», ajoute le communiqué du FMI.Inflation : de nouvelles tensions restent possiblesIl estime aussi que «la situation risque de se détériorer : l'Algérie est vulnérable à une baisse prolongée des prix du pétrole, à une dégradation de laconjoncture mondiale, à de nouvelles pressions sur la rente hydrocarbure et à une intensification des tensionsrégionales». L'institution relativise aussi les bons résultats enregistrés pour le contrôle du taux inflation. «En dépit d'une stabilisation en 2013, de nouvelles tensions inflationnistes restent possibles du fait de la croissance récente du crédit et d'une nouvelle augmentation des salaires dans le secteur public», souligne le document. L'institution estime dans ce sens que «la Banque d'Algérie devrait se tenir prête à absorber davantage de liquidités et à relever les taux d'intérêt si nécessaire. Il sera également important d'éviter de nouvelles augmentations des dépenses courantes et de financer le déficit budgétaire en émettant des obligations plutôt qu'en puisant dans le Fonds de régulation des recettes (FRR)». Idem pour les finances publiques et la balance des paiements, jugés vulnérables à «l'évolution du secteur des hydrocarbures». Explication :«le freinage exercé par la consommation intérieure sur le volume des exportations aggrave le risque que pose depuis longtemps une baisse des prix du pétrole», souligne les experts du FMI. Ils ajoutent au même titre qu'«en dépit du rééquilibrage en cours, la trajectoire de la politique budgétaire n'est pas viable. La politique budgétaire est de facto procyclique, et le déficit primaire hors hydrocarbures se situe bien au-dessus de son niveau viable à long terme». Cette situation «implique une épargne publique nette négative à longue échéance». Sur le même plan, le FMI juge que le pays devrait poursuivre la consolidation budgétaire engagée en 2013. Pour cela, il sera question notamment de «contenir l'évolution de la masse salariale, d'éliminer progressivement lessubventions tout en mettant en place un système ciblé de transferts monétaires pour protéger les plus pauvres, de stabiliser en valeur réelle les transferts aux entités publiques et de réduire les exemptions fiscales». Quant aux dépenses d'équipement qui prennent d'ailleurs des niveaux élevés, il estime qu'elles sont nécessaires afin de protéger la croissance économique, mais à condition «d'en accroître l'efficience et l'efficacité».Intensifier le secteur bancairePour le secteur bancaire, le FMI appelle les autorités à «s'attaquerimmédiatement aux déficiences du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme». Dans l'ensemble, le communiqué précise que «la concurrence dans le secteur bancaire devrait être intensifiée, le développement des centrales des risques accéléré, les mécanismes de garantie révisés, et les régimes des sûretés et de l'insolvabilité renforcés». Outre le retour des crédits à la consommation, le FMI a jugé nécessaire d'offrir plus de possibilités de financement hypothécaire. «L'interdiction des prêts à la consommation devrait être éliminée et davantage de possibilités de financement hypothécaire offertes», souligne le communiqué.Pour la dynamisation du marché financier, il estime que «les émissions de dette souveraine pourraient être accrues, et les entreprises publiques performantes cotées en bourse». En outre, «les obstacles à l'émission d'obligations et d'actions des sociétés privées devraient être éliminés». Somme toute, le secteur financier, jugé stable «est (tout de même) sous-développé, ce qui limite l'accès au crédit, en particulier pour les petites et moyennes entreprises».Enfin, pour l'économie réelle, le FMI juge qu'il est nécessaire d'opérer «des réformes structurelles de large portée pour accélérer la croissance économique et la création d'emplois». Particulièrement, l'institution de Breton Woods souligne la nécessité d'améliorer le climat des affaires, d'accroître la compétitivité-coûts et d'assouplir le régime restrictif de l'investissementdirect étranger.Elle conseille également à l'Algérie d'accélérer le processus d'adhésion l'OMC, en facilitant le commerce extérieur et en encourageant les exportations. Pour le marché du travail également, le document conseille de mener des réformes pour son assouplissement.S. B.




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