Algérie

Le FMI recommande de miser sur le privé



Le FMI recommande de miser sur le privé
Les perspectives sombres de l'économie mondiale et la maturation des programmes d'investissements publics risquent de peser négativement sur les équilibres budgétaires de l'Algérie, selon les premières conclusions avancées par la délégation du Fonds monétaire international (FMI) à  l'issue de sa dernière mission à  Alger. Intervenant hier, lors d'un point de presse à  l'Ecole supérieure des banques d'Alger, Joël Toujas-Bernaté, chef de la mission du FMI menée en Algérie au titre de l'article IV des statuts du Fonds, a ainsi souligné que la détérioration de l'environnement économique mondial pourrait entraîner une baisse prolongée du prix du pétrole qui dégraderait fortement les équilibres budgétaires en Algérie. Ce risque de fragilisation, estime le représentant du FMI, est d'autant plus accru qu'il coïncide avec un certain plafond désormais atteint en matière d'investissements publics qui tiraient, jusque-là, l'essentiel de la croissance économique en Algérie.
Aussi, le FMI recommande vivement d'œuvrer à  trouver des relais pour la croissance autres que les ressources publiques, en misant notamment sur le secteur privé. Pour ce faire, insiste M. Toujas-Bernaté, il faut mettre en œuvre un programme de réformes structurelles ambitieux afin d'améliorer le climat des affaires qui reste, selon lui, défavorable à  l'investissement et à  la compétitivité des entreprises.
Le déficit budgétaire se creuse
Globalement, relève toutefois le FMI, «les politiques macroéconomiques prudentes suivies par le passé ont permis à  l'Algérie de se constituer une position financière confortable, avec des niveaux d'endettement très faibles». Pour l'exercice en cours, prévoit ainsi l'institution de Bretton Woods, les performances macroéconomiques restent robustes, avec une croissance hors hydrocarbures qui devrait atteindre environ 5% et une inflation modérée qui devrait se situer autour de 4%. Ceci étant, le taux de croissance global du PIB, estime le FMI, devrait àªtre ramené à  environ 2,5%, tandis que la position budgétaire restera déficitaire du fait de la hausse des dépenses publiques à  hauteur de 34%. Pour l'exercice 2011, prévoit ainsi le FMI, le déficit budgétaire de l'Algérie se creusera pour atteindre 5% du PIB contre un niveau de 2% en 2010.
Ce déficit, explique M. Toujas-Bernaté, est bien réel car calculé sur la base des prix du baril observés sur le marché, mais il reste néanmoins compensé, selon lui, par l'épargne publique déjà engrangée et n'est donc pas financé par un recours à  l'endettement. En 2012, souligne encore le chef de la délégation du FMI, le déficit budgétaire évoluera dans les mêmes proportions, soit entre 5 et 6%, alors que la croissance économique globale devra s'établir autour de 3% et celle hors hydrocarbures à  environ 5%.
Au demeurant, prévient le FMI, l'Algérie doit faire face au fort taux de chômage des jeunes, estimé à  21%, mais aussi à  un risque accru de voir émerger en 2012 de sérieuses tensions inflationnistes en conséquence des revalorisations des salaires dans le secteur public. 
 


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